du 1er mars 2007 |
ÉDITO |
ENFIN
En signant le 12 février dernier l'accord
sur le temps de travail et les rémunérations dans l'hôtellerie-restauration,
la majorité des syndicats de salariés a entériné les bases de
nouvelles relations sociales qu'il faut espérer durables et constructives pour
les employeurs et pour les salariés.
Finalement, pour utiliser le langage d'aujourd'hui,
c'est un accord gagnant-gagnant, même s'il est évident qu'au fil du temps,
il faudra adapter le texte initial afin de coller au plus près des évolutions
économiques et sociales.
Après les péripéties
juridico-syndicales de l'an dernier qui aboutirent à l'annulation de l'accord
de 2004 par le Conseil d'État, il était indispensable - et les partenaires
sociaux l'ont bien compris - de construire un nouveau socle des relations du travail
dans l'hôtellerie-restauration, afin de garantir la sécurité juridique
pour les entreprises et des perspectives positives pour les salariés. L'enjeu
est d'autant plus important que la profession occupe aujourd'hui 800 000 personnes
et qu'elle est devenue l'un des principaux secteurs créateurs d'emplois.
Les pouvoirs publics ont d'ailleurs évalué convenablement l'ampleur du
problème en s'impliquant activement, par le biais du ministère du Travail
qui n'hésita pas à intervenir dans les négociations jusqu'à
leur terme.
Comme vous lisez attentivement L'Hôtellerie
Restauration hebdomadaire, vous
avez pris connaissance des détails du dispositif prévu (voir les numéros
des 8 et 15 février derniers). C'est forcément un peu byzantin, mais si
une solution simple en 10 lignes existait, cela se saurait.
Très schématiquement, la profession
obtient, en contrepartie de substantielles compensations financières, le maintien
d'un horaire hebdomadaire à 39 heures, et la possibilité d'aller
jusqu'à 43 heures - annualisées - sans intervention de la direction
du travail. En outre, les salariés obtiennent, au-delà des 5 semaines
légales de congés payés, 5 jours fériés supplémentaires
susceptibles de correspondre à la fameuse 6e semaine instituée
par l'accord de 2004. OK ?
Au-delà des détails d'un texte
forcément complexe, c'est la volonté d'aboutir des deux parties qu'il
faut saluer, pour une profession qui traîne encore une image parfois dégradée,
tant il est vrai que les anecdotes propres à s'appliquer à n'importe
quel métier se transforment facilement, hélas, en généralité
hâtive.
Gisement d'emplois appelé à
se développer avec la probable expansion de la fameuse 'civilisation des loisirs',
l'hôtellerie et la restauration se devaient d'offrir le visage d'un métier
attractif et rémunérateur, tout en garantissant aux salariés du secteur,
mais aussi aux patrons, à la fois un niveau de vie en rapport avec le travail
fourni et un équilibre personnel aujourd'hui considéré comme prioritaire.
L'accord qui doit entrer en vigueur
au 1er avril prochain pose les bases d'une évolution qu'il sera
indispensable de suivre et de maîtriser. Il n'est donc que le début d'une
nouvelle ère et non un aboutissement. Bon courage aux représentants de
la profession pour l'avenir.
L.H.R.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3018 Magazine 1er mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE