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du 10 avril 2008
L'ÉVÉNEMENT

CONGRÈS DE LA CONFÉDÉRATION DES PROFESSIONNELS INDÉPENDANTS DE L'HÔTELLERIE

ÉCOUTER, ÉCHANGER ET DIALOGUER

Angers (49) L'année 2007 a connu l'aboutissement de dossiers importants pour la profession, comme le permis d'exploitation, le titre de Maître restaurateur, les accords sur le temps de travail… L'avenir s'annonce tout aussi fructueux avec, notamment, la réforme des normes hôtelières, l'instauration d'un permis de restaurer, des mesures compensatoires pour les cafetiers qui subissent de plein fouet l'interdiction de fumer dans leur établissement. Des sujets largement débattus les 30 mars et 1er avril. Tour d'horizon de ces ateliers.


Jean-François Girault : "Nous sommes là pour défendre nos métiers et notre particularité de n'être que des entreprises indépendantes."

Un programme très chargé qui a nécessité que chaque branche d'activité se retrouve pour travailler sur ces dossiers cruciaux. L'occasion pour Jean-François Girault, président de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH), lors de la première table ronde sur le thème 'Un syndicat, pour quoi faire ?', de rappeler le rôle et l'utilité d'un syndicat. "Nous sommes là pour défendre nos métiers, et notre particularité à la CPIH est de représenter des indépendants, et non une industrie. Nous avons obtenu que les quatre heures supplémentaires ne soient majorées que de 10 % au lieu des 25 % prévus par la loi. L'instauration d'un médiateur dans le département pour régler les problèmes d'un professionnel face à l'administration était une demande de notre syndicat. Si vous ne l'avez pas encore, faites pression sur le préfet pour qu'il le mette en place."

Refonte des normes hôtelières
En octobre 2007, sur une demande de la profession, Luc Chatel, alors secrétaire d'État en charge du Tourisme, a mis en place un groupe de travail, composé de représentants des 5 organisations patronales (CPIH, Umih, Synhorcat, Fagiht et GNC), pour réviser complètement le référentiel du classement des hôtels afin de le moderniser, et surtout, de l'adapter aux attentes de la clientèle. Cette refonte des normes repose notamment sur des critères physiques. Pas moins de 300 critères ont été retenus. Si certains sont obligatoires, d'autres sont optionnels. C'est au regard du nombre de points obtenus - aussi bien dans les critères obligatoires qu'optionnels - que l'hôtel obtiendrait son classement. Jean-François Girault préside d'ailleurs ce groupe de travail. Mais il est aussi tenu compte de critères liés à l'accessibilité des personnes handicapées, de critères qualitatifs et environnementaux.
"L'ensemble de la profession a opté pour un classement en 5 catégories, du 1 aux 5 étoiles. Nous étudions aussi la possibilité de créer une catégorie palace qui regrouperait environ une trentaine d'établissements", précise Jacques Fréalle, président des hôteliers, en charge de ce dossier. Et d'ajouter : "Nous souhaitons très vigoureusement que le législateur modifie les textes afin que ne puisse s'appeler hôtel que les établissements classés, afin d'éviter tout amalgame lors de faits divers tragiques." Il reste encore de nombreux problèmes à régler. Qui sera chargé du classement des hôtels ? Quel sera le coût ? Car l'État souhaite se désengager de ce dossier, actuellement traité par les préfectures.


Le groupe de travail des hôteliers en grande discussion sur le projet du nouveau référentiel de classement des hôtels.

Un permis de restaurer pour la restauration
Les restaurateurs ont planché sur le permis de restaurer. Réclamée depuis de nombreuses années par certains professionnels, l'obligation d'avoir un minimum de qualifications pour tenir un établissement de restauration n'a pas toujours fait l'unanimité. Mesure jugée trop protectionniste pour certains, qui y voyaient un frein pour la reprise de leur établissement.
D'autres y voyaient, au contraire, une valorisation de leur savoir-faire culinaire, en évitant la multiplication d'établissements appelés à être fermés pour des raisons d'hygiène ou de mauvaise gestion.
À l'initiative du professeur Christian Cabrol, éminent cardiologue qui s'étonnait de la possibilité de pouvoir ouvrir un restaurant sans avoir aucune formation en matière d'hygiène et de sécurité alimentaire, la profession, dans son ensemble, aussi bien la restauration traditionnelle que rapide, s'est regroupée afin de proposer un texte qui ne se limite pas aux règles d'hygiène, mais qui s'accompagne également de formations en matière de gestion de l'entreprise et du personnel. Ce permis de restaurer serait obligatoire pour toute personne qui transformera des produits alimentaires à titre principal ou occasionnel, et pas seulement pour les restaurateurs.
La formation, d'une durée de soixante-dix heures, comprendrait l'apprentissage des règles relatives à l'hygiène et à la sécurité des aliments, mais aussi à la création d'entreprise, à la comptabilité et à la gestion d'un établissement de restauration. Sans oublier la gestion du personnel, et les principales règles de commercialisation applicables au secteur de la restauration et, pour finir, les objectifs visés par le Programme national nutrition santé (PNNS). Seraient dispensés de cette formation les titulaires d'un diplôme de niveau V ainsi que les équivalences obtenues par formation continue. br> "Le projet est bien avancé, précise Robert Touchet, président de la CPIH de Maine-et-Loire. Le but est d'empêcher n'importe qui de faire n'importe quoi." Les représentants syndicaux mobilisés sur le sujet (CPIH, Umih, Synhorcat, Snarr, SNRPO) ont d'ailleurs remis le projet de ce texte dès le jeudi 3 avril à la députée Arlette Franco, afin que celle-ci puisse présenter une proposition de loi.

Les cafetiers demandent la possibilité d'installer des machines à sous
L'interdiction de fumer est la principale préoccupation des cafetiers, qui, malgré de nombreuses démarches, n'ont pu obtenir le moindre assouplissement de la réglementation. Réglementation qui n'est pas facile à mettre en place dans leur établissement, et qui entraîne une baisse importante du chiffre d'affaires, pour certains. En compensation de cette perte d'exploitation, les professionnels réclament la possibilité d'installer des machines récréatives dans leur établissement afin d'obtenir des revenus complémentaires. Mais le ministère de l'Intérieur n'y semble pas favorable en raison "de risques criminogènes et des phénomènes d'addiction". Réponse qui n'a pas convaincu les cafetiers de la CPIH, qui sont remontés à la charge afin de faire aboutir ce dossier.
Le congrès national de la CPIH a été organisé par la CPIH Maine-et-Loire à Angers avec le soutien de la région Pays-de-la-Loire, du conseil général 49 et de la mairie d'Angers. Le prochain congrès aura lieu à Albi dans le Tarn, terre d'élection de Claude Izard, vice-président du syndicat.
Pascale Carbillet zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 3076 Hebdo 10 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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