du 2 mai 2008 |
MICHELIN 2008 |
Yannick
Delpech - L'Amphitryon
- Colomiers (31) Ce pourrait être un conte de fées. C'est l'histoire
d'un garçon déterminé, un pâtissier de formation devenu cuisinier
presque malgré lui.
Bernard Degioanni
"Ce serait dommage de s'arrêter là"
Yannick Delpech : "J'ai de plus en plus besoin que le lieu où je travaille corresponde à ma cuisine, à mon âge. Je veux que les gens de ma génération poussent de plus en plus la porte de mon restaurant." |
Je
suis arrivé à L'Amphitryon en octobre 1997 comme chef pâtissier
après avoir notamment travaillé avec Michel Belin, chocolatier à
Albi. Dix mois plus tard, j'ai assuré l'intérim du chef de cuisine qui
partait. Cela devait durer quelques semaines mais, finalement, j'ai pris le poste
en janvier 1999. On a obtenu la première étoile l'année suivante",
se souvient Yannick Delpech. Huit ans plus tard, le voilà, à 31 ans,
le plus jeune chef 2 étoiles de l'Hexagone.
Aujourd'hui, avec le recul, il estime que le fait
de ne pas avoir eu de formation culinaire a été un avantage. "Je ne
connaissais pas le monde
de la gastronomie. Je n'avais ni modèle ni référence. Je ne pouvais
copier personne. Cela m'a aidé à ne pas trop me poser de questions",
précise-t-il.
Le doute est venu avec la première étoile.
"Je me suis dit : ça va trop vite. Je cuisinais à l'instinct. Ma
cuisine était moins construite qu'aujourd'hui. Je suis alors allé voir
ce que les autres faisaient. Je me disais : mais je n'y arriverai jamais. En plus,
je ne réalise absolument pas la cuisine des chefs que j'admire, comme Michel
Bras ou Olivier Roellinger."
Yannick Delpech a commencé son
apprentissage à 14 ans chez Michel Belin avant de
participer
à la création d'un restaurant en Avignon consacré aux desserts.
Il a ensuite travaillé au Café de Paris à Biarritz avec Didier
Oudil, chez Alexis Pelissou à Saint-Médard, avec Gérard Garrigues
au Pastel à Toulouse, dernière étape avant L'Amphitryon.
En 2004, il est devenu copropriétaire de
l'établissement, ce qui a renforcé l'envie d'une deuxième étoile
et lui permet d'affirmer aujourd'hui : "Ce serait dommage de s'arrêter
là." Il voit son métier de façon globale. "Il n'y a pas
d'un côté le cuisinier, de l'autre le pâtissier, et la salle. Je
suis restaurateur et je m'implique dans tous les secteurs. J'essaie de prendre du
recul. Mes deux seconds sont
avec moi depuis sept et quatre ans. Un cuisinier se met trop de pression, nos clients
ne l'exigent pas", affirme-t-il. Cet été, L'Amphitryon sera fermé
en juillet et août pour moderniser un établissement qui a ouvert en 1995
à Colomiers, dans la banlieue de Toulouse, non loin d'un site du constructeur
aéronautique Airbus. Deux mois pendant lesquels Yannick Delpech va transporter
son restaurant à Toulouse, peut-être le prélude à une envie,
peu diffuse pour l'instant, de s'installer un jour en ville.
"J'ai de plus en plus besoin que le lieu où
je travaille corresponde à ma cuisine, à mon âge. Je veux que
les gens de ma génération poussent de plus en plus la porte de mon restaurant.
Je reste concentré sur mon métier et si, aujourd'hui, je suis aussi consultant,
c'est parce que j'en ai besoin financièrement."
n
zzz22i
L'Amphitryon
Chemin
de Gramont
31770 Colomiers
Tél. : 05 61 15 55 55
lamphitryon.com
Ticket
moyen : 85 E
Nbre de couverts/jour
:
70
Places assises
:
70
Effectif
: 35 personnes (15 en cuisine)
Bio express
Né le
6
janvier 1976 Juillet 1993 :
début d'apprentissage de pâtissier chez Michel Belin à Albi
Octobre 1997
: arrivée à L'Amphitryon
Mars 2000
: 1re étoile Michelin.
2004
: devient copropriétaire
de L'Amphitryon
2008
:
2e étoile
Bar de ligne rôti sur la peau, entremets d'endives braisées à la truffe noire, jus crémé |
Ingrédients
pour 4 personnes - 1 bar de 2 kg - 20 g de truffe fraîche (Tuber melanosporum)
Faire cuire pendant 1 heure à la vapeur (100 °C) : Progression |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3079 Magazine 2 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE