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du 29 mai 2008
MICRO-TROTTOIR

Que pensez-vous de l'annonce du Président Nicolas Sarkozy, mardi sur RTL, qui a affirmé sa volonté de "discuter avec les partenaires européens" afin de faire baisser à 5,5 % le taux de TVA dans la restauration ? VOS RÉACTIONS

"Maintenant ou jamais"
Thierry Perbet, Le Poivre et Sel, Aurillac, président de l'Umih 15
"Il faut voir quelle date d'application va être retenue. Et il faudra savoir gérer cette réduction de TVA. Cela veut dire que le Gouvernement va attendre des baisses de prix synonymes de hausse de pouvoir d'achat. Et nous, nous devrons aussi revaloriser les salaires et ne pas oublier les investissements. Mais j'espère surtout que cette fois c'est la bonne. De toute façon, si nous n'arrivons pas à la TVA à 5,5 % maintenant, nous ne l'obtiendrons jamais."

"Remonter dans les sondages"
Géraldine Laubrières, Auberge de la Baraque, Orcines (63)
"Je n'y crois pas. Je n'y ai jamais cru. Cela ferait un trop gros manque à gagner aux niveaux des rentrées de l'État. Même pour une petite entreprise comme la nôtre, c'est fou ce que l'on donne en TVA. Cette annonce vise simplement à remonter dans les sondages."

"Une bouée de sauvetage"
Tony de Rus-Manenc, Le Vélane, Toulouse, présidente des restaurateurs Umih 31
"C'est merveilleux ! Pour nous c'est l'aboutissement d'un long combat. Ça fait plus de dix ans que l'on se bat pour ça. C'est une bouée de sauvetage pour notre profession. Cela va éviter que de très nombreuses affaires ne ferment ou ne déposent le bilan. Pour ces restaurants, la baisse de la TVA était le dernier espoir… Pour d'autres, cette mesure va leur permettre de se réorganiser et d'investir un petit peu. Enfin, pour les affaires plus sereines au niveau financier, cette baisse de TVA va leur permettre d'investir et d'embaucher."

"Nous attendons cela avec impatience"
Sandra Hennetier, La Petite Auberge, Le Havre (76)
"Nous la réclamons depuis des années. Évidemment, nous sommes pour et nous attendons cela avec impatience. S'il y a une baisse de la TVA, cela engendrera une diminution des prix des produits, une baisse des tarifs et
une relance de la consommation. J'espère que cette fois, cela pourra aboutir. Et, si c'est le cas, il faudra regarder également les conditions d'application."

"Ce qu'il dit et ce qu'il fait"
Sophie Perrault, Sofish, Étaples-sur-Mer (62)
"Une baisse de la TVA me permettrait d'embaucher plus souvent l'extra qui travaille avec moi en cuisine, et d'augmenter notre masse salariale. Il est certain aussi qu'on travaillerait plus, on le voit bien déjà avec les ventes à emporter (près de la moitié du chiffre) que nous faisons. Mais on sait aussi qu'avec Sarkozy, il faut distinguer ce qu'il dit et ce qu'il fait, on le constate avec les pêcheurs."  

"La présidence de l'Europe peut faire bouger les choses"
Daniel Rogie, L'Auberge des Gourmets, Le Villars (71)
"Malheureusement, je ne me fais pas d'illusion. La TVA à 5,5 % dans la restauration est un sujet qui est abordé chaque année et, malgré le travail intensif de l'Umih sur le terrain et auprès des instances dirigeantes, la loi n'est jamais passée. La seule chose qui me fait espérer aujourd'hui, c'est que le président de la République a abordé la question avant les élections et en reparle aujourd'hui ; le sujet semble donc l'interpeller. De surcroît, la France prend la présidence de l'Europe en juillet prochain, ce qui peut faire bouger les choses. Si la TVA passe, ce serait pourtant une vraie bouffée d'oxygène. Je ne toucherai pas au prix de mes menus, puisque je ne les ai jamais augmentés malgré la hausse des matières premières ; ce sont mes salariés qui en bénéficieront directement sous forme de prime, par exemple."

  "Sans doute une configuration favorable"
Massimo Mori, Emporio Armani Caffè, Paris (VIe) et Mori Venice Bar, Paris (IIe)
"C'est une question récurrente et, comme toutes les choses récurrentes, on a tendance à ne pas y croire. Mais il y a sans doute une configuration favorable puisque Nicolas Sarkozy va être en charge de la présidence européenne. C'est le moment ou jamais. Une baisse de la TVA serait en tous cas bienvenue pour les restaurateurs afin de pouvoir mieux partager, de faire face aux augmentations des heures supplémentaires, aux difficultés de trouver du personnel, d'améliorer les conditions de travail, d'accueil. Il serait bon également que les taux de TVA en Europe - qui sont différents pour la restauration d'un pays à l'autre - soient plus égalitaires et alignés sur les plus bas."

"Je n'y crois pas"
Marylin Girardin, La Casserole, Strasbourg (67), 1 étoile Michelin
"C'est bien qu'il porte le projet mais je n'y crois pas car il n'est pas le seul à décider et c'est difficile de faire l'unanimité. D'autres s'y sont essayé mais n'ont pas réussi. De plus, la période n'est pas favorable sur le plan économique. Qu'il cesse de faire des promesses qui ne dépendent pas de lui. D'ailleurs contrairement à d'autres restaurateurs, je ne crois pas à une baisse de la TVA car l'État a besoin d'argent et le prend là où il s'en crée."

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L'Hôtellerie Restauration n° 3083 Hebdo 29 mai 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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