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du 3 juillet 2008
ÉDITO

Une longue espérance

Trop longtemps, l'Europe fut le bouc émissaire tellement pratique des malheurs qui frappent les peuples du Vieux Continent. Aujourd'hui encore, combien d'autorités nationales, de ministres, de fonctionnaires en tout genre, s'abritent derrière 'Bruxelles', aimable capitale du royaume de Belgique transformée en monstre froid de la technocratie apatride dans les discours électoraux qui émaillent la vie publique de Carpentras à Tolède, de Glasgow à Naples en passant par Marienbad ou Cracovie.
Bref, c'est pratique l'Europe pour expliquer les déboires des marins-pêcheurs, des viticulteurs, des ambulanciers, des plombiers ou… des restaurateurs à qui un obscur 'Conseil Ecofin' refuse systématiquement toute baisse de TVA.
Or, ce refuge derrière l'institution communautaire risque fort, et c'est tant mieux, de perdre son rôle de trop commode alibi avec la présidence française de l'Union européenne jusqu'au 31 décembre prochain.
Dans son entretien télévisé de lundi dernier, le président de la République a affirmé son volontarisme face à de trop longues années d'attentisme qui ont forcément favorisé l'émergence d'un pouvoir supranational qui convainc de moins en moins de monde : les Français et les Néerlandais ont exprimé leur défiance il y a trois ans, les Irlandais ont confirmé cet euroscepticisme le mois dernier, et en cadeau de bienvenue à Bruxelles, le président polonais vient d'indiquer à Nicolas Sarkozy son opposition au traité de Lisbonne. Comme on dit dans les cours d'école, "c'est pas gagné !"
Revenons à la profession : vous avez forcément remarqué, et au cas où vous auriez été distrait, les gazettes n'ont pas manqué de le relever, que dans son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa volonté de faire adopter avant la fin 2008 une "décision de principe" sur la baisse de la TVA à 5,5 % pour la restauration. Le candidat à l'élection présidentielle l'avait déjà annoncé lors de son discours devant le congrès de l'Umih en décembre 2006. Aujourd'hui, son propos est d'une autre nature : le chef de l'État d'une des nations moteur de la construction européenne ne peut tenir à la légère des propos qui engagent à la fois l'avenir d'une profession essentielle à l'économie du pays et sa propre crédibilité.
Il faut saluer cette mention dans un discours élargi à l'ensemble des problèmes qui ne manquent pas à l'agenda présidentiel jusqu'au mois de décembre, l'orateur ayant tenu à préciser devant les caméras de France 3 : "Cela me permettra de tenir mes promesses et celles de mes prédécesseurs."
Promesse effectivement qui n'est que trop longtemps restée à l'état virtuel et que le président de la République transforme aujourd'hui en espérance pour toute une profession. Une espérance qui ne doit pas être trop longue, au risque d'une déception à la hauteur de l'attente soulevée.
L. H.  zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3088 Hebdo 3 juillet 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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