du 11 septembre 2008 |
HÔTELS |
Sainte-Maxime (83) Sur le golfe de Saint-Tropez, l'hôtel 4 étoiles luxe vit une deuxième jeunesse, mais n'oublie pas les exigences de sa clientèle.
Bernard Degioanni
Le Beauvallon vit avec son temps
La terrasse de l'hôtel avec sa vue sur le golfe de Saint-Tropez. |
Ancien
hôpital militaire, le palace, imposante bâtisse de couleur ocre qui
domine la mer, a été racheté en 1997 par une famille de Chinois de
Hong-Kong après être resté fermé sept ans. Depuis sa réouverture,
un an plus tard, l'objectif a été, à force d'investissements financiers
conséquents, de séduire une clientèle nouvelle dans une région
qui regorge d'établissements de luxe.
"Les gens viennent chez nous par le bouche
à oreille. On pratique une hôtellerie à l'ancienne, d'aubergistes.
Le Beauvallon est une maison bourgeoise qui accueille des hôtes privilégiés",
souligne Olivier Valentin, directeur général de l'établissement.
Et il précise : "Être éloigné de Saint-Tropez est un avantage
car l'hôtel est à l'écart de l'agitation. Mais cela nous contraint
à diversifier nos offres, à être sans cesse attractif, innovant.
On se doit, par exemple, de proposer un répertoire vaste, diversifié en
matière de restauration, capable de répondre à tous les goûts
internationaux."
Le Beauvallon a su dans le même
temps supprimer le handicap qui aurait pénalisé ses clients s'ils avaient
dû se rendre à Saint-Tropez par la route, difficilement accessible
en raison d'immenses embouteillages. Il a instauré un service de navette maritime
qui met Saint-Tropez à dix minutes de l'hôtel.
Jean-Michel Belin, le chef des cuisines de l'hôtel Le Beauvallon. |
Olivier Valentin, le directeur général de l'établissement. |
Une imposante bâtisse de couleur ocre qui domine la mer. |
Une offre de restauration
cohérente
Olivier Valentin est en
poste depuis 2001. Après un parcours qui l'a conduit sur la Côte d'Azur,
à Londres et à Bruxelles, et une parenthèse dans la gestion et
le contrôle financier hôtelier, il a opté pour un retour sur le
terrain en devenant directeur général du Beauvallon. "L'action me manquait",
explique-t-il. Côté cuisine, c'est Jean-Michel Belin, 43 ans, qui est
responsable des Colonnades, à vocation gastronomique, du restaurant de la
plage et du room service. En poste depuis sept ans après une carrière
à l'étranger (États-Unis, Grande-Bretagne, Espagne), mais aussi
une expérience en tant que chef patron dans un village de l'arrière-pays
varois, il propose "une cuisine classique revisitée pour, dit-il,
garder le goût du produit, et l'utilisation modérée d'épices,
souvenirs de quelques voyages".
L'obtention
d'une étoile Michelin n'est pas une priorité alors que c'est souvent
l'objectif des palaces de la région de Saint-Tropez. "On s'efforce d'être
cohérent, d'aller au-delà des deux extrêmes, l'offre gastronomique
et la restauration de plage. On a une clientèle familiale qu'il faut conserver.
On reçoit aussi des clients extérieurs, souvent d'anciens pensionnaires
de l'hôtel, étrangers pour la plupart, qui ont acheté une résidence
où ils viennent plusieurs fois par an", précise Olivier Valentin.
Le Beauvallon est ouvert de la mi-avril à
la mi-octobre. De 20 salariés permanents, il passe à 130 l'été,
dont 30 sont affectés aux cuisines des deux restaurants. "C'est un travail
éreintant de former chaque année le personnel même si l'on réussit
à en reprendre 40 % d'une saison sur l'autre", souligne Olivier Valentin.
Le défi est encore plus grand en cuisine : "On fournit des prestations de
palace tout en conservant l'état d'esprit d'une petite entreprise puisque l'hôtel
ne compte que 70 chambres. En cuisine, chaque personne a un rôle précis
mais au moment du service, tout le monde s'entraide", précise Jean-Michel
Belin.
"Nous avons la chance d'être
un établissement propriété de personnes indépendantes. Il y
a certes des
contraintes
en matière économique et l'hôtel est arrivé désormais
à l'équilibre, mais ici tout n'est pas géré uniquement en
fonction de ratios et de chiffres. Il y a un réel espace pour être entreprenant,
créatif. C'est un avantage appréciable pour le personnel mais aussi pour
les clients qui bénéficient d'un service personnalisé et humain",
conclut Olivier Valentin.
n
zzz36v
Hôtel Le Beauvallon
boulevard des Collines
83120 Sainte-Maxime
Tél. : 04 94 55 78 88
lebeauvallon.com
LES CONTRAINTES DE LA LOI LITTORALE |
La nouvelle loi littorale a joué un
mauvais tour au Beauvallon. L'hôtel sera contraint fin octobre de démolir
la majeure partie de son installation balnéaire construite en bordure de plage,
et notamment le restaurant et sa terrasse sur l'eau. La rotonde, construite entre
1911 et 1913 et référencée aux bâtiments de France, pourra
subsister mais les deux constructions en bois qui permettent de recevoir des clients
à l'heure |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques sur le Forum - Info
L'Hôtellerie Restauration n° 3098 Magazine 11 septembre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE