du 30 octobre 2008 |
COURRIER DES LECTEURS |
Directeur d'un hôtel, je bénéficie d'un logement de fonction, et l'on me demande de payer la taxe d'habitation. Est-ce normal ? (X. M. par courriel)
Au regard de la réglementation, c'est au salarié
qu'il incombe de payer la taxe d'habitation pour son logement de fonction. Cette
taxe est perçue au profit des collectivités locales (c'est-à-dire
la commune et le département). Elle est établie au nom de toute personne,
quel que soit son titre (propriétaire, locataire, occupant à titre gratuit),
à partir du moment où cette personne habite les locaux imposables.
Cet impôt est dû par le salarié à partir
du moment où ce dernier a la possibilité de l'occuper à tout moment.
L'occupation du local doit être privative.
Dans l'hypothèse d'un logement de fonction, une documentation
administrative, émanant de la direction générale des impôts
(doc. admn. 6, D 1221-12 et 212-12), est venue préciser que toute personne
disposant d'un logement de fonction est personnellement imposable à la taxe
d'habitation, et peu importe que la mise à disposition du logement soit
accordée à titre onéreux ou gratuit. Par contre, l'employeur doit
faire attention à ce que le logement de fonction ne soit pas pris aussi en
compte dans sa base pour déterminer la taxe professionnelle, ce qui conduirait
à soumettre ce logement à deux taxes. zzz66f
JS0607
Pour retrouver les articles déjà publiés 'Juridique et social' : cliquez ici
La prise en charge des frais de transport en région parisienne
Mon patron retire un jour de congé par mois. Est-ce normal ? Par exemple, si je prends 2 semaines de congé dans un mois, il me paie seulement 25 % de mon abonnement de transports en commun. En a-t-il le droit ? (R. M. par courriel)
Les employeurs de la région parisienne ont l'obligation
de prendre en charge 50 % du coût des titres d'abonnement aux transports publics,
souscrits par leurs salariés pour leurs déplacements entre leur résidence
et leur lieu de travail. Cette participation patronale n'est pas soumise à
cotisations sociales.
L'employeur doit obligatoirement conserver comme justificatifs
:
la copie du titre de transport ;
l'attestation sur l'honneur du salarié, annuelle pour
les 12 mois à venir, précisant le domicile et le mode d'abonnement utilisé.
L'Urssaf précise que la prise en charge de ces frais étant
conditionnée à la production de justificatifs, il n'y a pas lieu d'opérer
de déduction lors des congés, absences ou pour les emplois à temps
partiel. Donc, le salarié a droit au paiement de 50 % de son abonnement,
et ce quelque soit ses jours de travail dans le mois.
Attention ! Seul les employeurs de la région parisienne
sont soumis à cette obligation. Il est vrai que le Premier ministre François
Fillon avait déclaré en juin, au plus fort de l'augmentation du prix
de l'essence, qu'il souhaitait instaurer une aide au transport pour les trajets
domicile-travail afin d'aider les salariés confrontés à cette montée
du prix du carburant. Cette mesure a été incluse par le gouvernement dans
le projet de loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en cours
de discussion. Elle s'articule en 2 volets : étendre la prise en charge
obligatoire de 50 % des titres de transports collectifs à d'autres régions
que l'Île-de-France, et la prise en charge facultative des frais d'utilisation
d'un véhicule personnel dans la limite de 200 E par an. Mais la
commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a décidé,
mardi 21 octobre, de supprimer cette disposition du PLFSS. Cette décision,
critiquée par les syndicats de salariés, a été saluée par
le Medef et la CGPME, pour qui il "est paradoxal de prendre des mesures de soutien
aux PME tout en augmentant les charges qui pèsent sur elles". François
Fillon a annoncé dès le lendemain sa volonté de rétablir cette
prime de transport. Le dossier devra être tranché cette semaine en séances
publiques lors de l'examen par les députés du PLFSS.
zzz60r JS0607
Pour retrouver les articles déjà publiés 'Juridique et social' : cliquez ici
Le délai à respecter entre la convocation et l'entretien préalable au licenciement
Je suis sur la procédure de licenciement d'un salarié, et je voudrais savoir comment calculer le délai de 5 jours qui sépare la convocation de l'entretien préalable au licenciement. Merci par avance. (R. P. par courriel)
Tout
employeur qui envisage de licencier un salarié doit respecter la procédure
prévue par l'article L.1232-2 du code du travail.
Ce texte précise qu'avant toute décision, l'employeur
doit convoquer le salarié à un entretien préalable. Convocation
qui doit se faire par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre
contre décharge, qui indique l'objet de la convocation. Il est aussi précisé
que l'entretien préalable ne peut avoir lieu "moins de cinq jours ouvrables"
après la présentation de la lettre recommandée ou de la remise en
main propre de cette lettre au salarié, sans donner de précision sur le
calcul de ce délai. Il faut donc se référer à la jurisprudence.
Un arrêt récent de la Cour de cassation (Cass. soc. du 20 février
2008, n° 06-40949 FPP) est venu rappeler que le salarié doit disposer
de 5 jours pleins pour préparer sa défense.
Par
conséquent, ne doit pas être pris en compte dans le calcul de ces 5 jours
:
le jour de remise de la lettre,
les jours qui ne sont pas ouvrables (dimanche, jours fériés,
jour de repos hebdomadaire dans l'entreprise remplaçant le dimanche si ce
dernier est travaillé, ainsi que les jours habituellement chômés
dans l'entreprise).
L'employeur qui ne respecte pas ce délai minimum est passible
d'une indemnité pour irrégularité de la procédure de licenciement,
qui est fixée à un mois de salaire par l'article L.1235-2 du code
du travail. zzz60u JS0607
Pour retrouver les articles déjà publiés 'Juridique et social' : cliquez ici
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 3105 Hebdo 30 Octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE