du 6 novembre 2008 |
ÉDITO |
USINE À GAZ
Avec
une rare unanimité, les organisations professionnelles viennent d'adresser
à Hervé Novelli, secrétaire d'État au Tourisme (entre
autres), un courrier qui dénonce en termes vifs la dernière formulation
du projet de réforme des normes hôtelières.
Il est vrai que les dirigeants de l'hôtellerie
française ont de quoi s'impatienter devant les atermoiements de l'administration,
plus d'un an après l'annonce d'un projet qui n'a toujours pas abouti. Ce qui
était urgent en juillet 2007 est devenu, au fil du temps, un dérisoire
feuilleton qui risque de durer encore longtemps. Dans l'adresse à leur ministre
de tutelle, les présidents des 5 syndicats professionnels n'envisagent-ils
pas "d'inviter les hôteliers français à renoncer au classement"
?
Comment vous, hôteliers, chaque
jour en face de vos clients, allez pouvoir soumettre votre établissement à
des "critères à appréciation perceptive" qui compléteront
un "système de critères objectifs", sans oublier que certains critères
sont obligatoires, d'autres optionnels, avec 2 niveaux d'homologation, "standard"
et "confort" ? Vous suivez ? Et tout cela, dit-on, pour une meilleure visibilité
du classement pour le consommateur, louable objectif sur la réussite duquel
il est permis de s'inquiéter. Encore une fois, l'obscurantisme bureaucratique
l'emporte sur le réalisme et la concertation. À quoi ont servi les travaux
de la commission de réforme, créée à la demande du Gouvernement,
et dont les conclusions sont écartées au profit d'un texte dont le jargon
dépasse l'entendement ? (Ne riez pas, mais sachez que les "critères
parfois perceptifs", notion que seule notre administration est capable d'inventer,
nécessite "l'intervention d'un professionnel de l'audit".) Il n'est
que temps pour la profession d'affirmer une position forte et déterminée,
mettant en avant son savoir-faire face aux égarements des conseillers ministériels
: seuls les hôteliers connaissent les attentes de leurs clients en s'efforçant
quotidiennement de les satisfaire.
À moins qu'en ces temps où
l'Amérique semble vouloir à nouveau faire rêver la planète,
les hôteliers français s'aperçoivent que leurs confrères
des États-Unis vivent très bien sans normes.
L.H.R. zzz80
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3106 Hebdo 6 novembre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE