Actualités
Accueil > Actualités > Café - Bar - Discothèque

Les cafetiers respirent mieux mais font leurs comptes

Café - Bar - Discothèque - vendredi 2 janvier 2009 15:48
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires
Poser une question
Ajouter un commentaire
Partager :
Article réservé aux abonnés

Toulouse (31) Un an après l’interdiction de fumer dans les cafés, restaurants et discothèques, la mesure ne semble plus faire débat. Les associations de lutte contre le tabagisme saluent un “fantastique succès”, les cigarettiers notent une légère baisse de la consommation, et les cafetiers et restaurateurs avouent mieux respirer.



Une étude réalisée sur des salariés de cafés et de restaurants non-fumeurs démontre “une nette amélioration du fonctionnement cardiovasculaire”. Le résultat d’une année sans tabagisme passif. Le ministère de la Santé se réjouit d’une avancée majeure de santé publique. Ce dernier note pour 2008 une baisse de 15 % du nombre d’infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. “La mesure d’interdiction a été appliquée, se réjouit Gérard Audureau, président de l’association Les droits des non-fumeurs. Ses conséquences sont remarquables, tant dans les cafés, boîtes de nuit que dans les restaurants.

- 5 à 9 % du chiffre d’affaires chez les cafetiers pour 2008
Côté consommation, c’est une véritable bataille de chiffres à laquelle s’adonnent buralistes et associations de lutte contre le tabagisme. Selon les chiffres, en 2008, 53,3 milliards de cigarettes ont été vendus, soit autant qu’en 2004… Chez les cafetiers, la pilule a eu du mal à passer. Ils enregistrent pour 2008 une baisse de 5 à 9 % de leur chiffre d’affaires. “L’interdiction a créé un préjudice significatif, réagit Bernard Quartier, président de la Fédération nationale des cafés, brasseries et discothèques (FNCBD). Mais le mouvement amplificateur du préjudice est la crise. D’autre part, selon le territoire, les répercussions ont été différentes. L’interdiction a eu une incidence extrêmement dure sur les cafés de campagne et les discothèques, mais les cafés en ville ont mieux encaissé le choc. Le gouvernement ne tient pas compte du phénomène de crise. Après avoir beaucoup aidé les buralistes, l’État a complètement oublié les bars purs !” Pour Valérie Bonsirven, patronne depuis deux ans du Cardiffà Albi, dans le Tarn, la perte des recettes au comptoir est de 50 % : “C’est la mort des cafés.”

On respire mieux
Sur les places toulousaines où les cafés et les clients sont nombreux, la suppression de la cigarette, c’est bien passé. “On respire mieux depuis que les clients n’ont plus le droit de fumer”, observe Rémy, barmen depuis deux ans place du Capitole. “Quand on rentre chez nous, on ne sent plus la cigarette”, poursuit Guillaume, serveur place Occitane. Les débuts ont été difficiles pour certains récalcitrants. “Les premières semaines de l’interdiction de fumer, j’ai dû à plusieurs reprises tempêter contre certains qui me parlaient de tolérance et de liberté avec leur cigarette à la main”, se rappelle Benoît, cafetier place Wilson. Aujourd’hui, ça semble être rentré dans les mœurs.” Pour les cafetiers indociles, qui n’entendaient pas imposer dans leur estaminet l’interdiction de fumer, les sanctions ont été sans appel. Le patron du Café Fusiés à Albi en a fait la douloureuse expérience. La police albigeoise, qui ne souhaitait pas voir de résistant à la loi, a tout simplement verbalisé. “Moi qui pensais avoir derrière moi mes collègues… J’ai dû abdiquer ! Personne n’a voulu se mouiller ! Et seul, je risquais la fermeture administrative.”
Philippe Duffaut

Journal & Magazine
N° 3829 -
19 juillet 2024
SOS Experts
Une question > Une réponse
Vins au restaurant
par Paul Brunet
Services
  Articles les plus lus