Nouveaux horaires à partir de février 2009

Toulouse (31) Depuis quatre mois, la rumeur enflait dans le monde des nuits toulousaines. La préfecture de la Haute-Garonne voulait dépoussiérer l’arrêté de 1970 qui laissait une grande liberté d’horaire sur Toulouse aux bars et discothèques.

Par décision préfectorale, depuis le 1er février, les discothèques de la ville doivent fermer leurs portes à 6 heures du matin le week-end, tandis que les cafés et bars musicaux sont contraints de tirer le rideau à 3 heures. “On nous rend responsables des débordements des jeunes noctambules dans les rues, observe Franck patron du bar musical Le Beaucoup. Pour Jean-Jacques Lasserre, exploitant du Ramier un complexe pour noctambules toulousains qui réunit plusieurs discothèques : (Kléo, Pink Flower, Studio one et Ibiza) : “Cette loi ne réglera pas le problème de l’alcoolisme chez les jeunes. En sortant à 6 heures, ils iront en acheter dans les épiceries de nuit. Pour le prix d’une bouteille en discothèque, ils en ont 8 dans ces boutiques.” Cette loi va toucher une trentaine d’établissements toulousains avec une perte d’environ 25 % de leur chiffre d’affaires.

Lutter contre les ravages de l’alcool
Les professionnels des nuits toulousaines jugent cette loi arbitraire et mal venue dans un secteur professionnel déjà pénalisé par la loi antitabac et touché par la crise économique. Certains patrons de discothèque ou de bar de nuit parlent déjà de licenciement. Les bars musicaux et les cafés, soutenus par leur syndicat, ont décidé de porter l’affaire en référé devant le tribunal administratif. Le samedi 7 février à 3 heures du matin, clients et patrons de bars de nuit se rendront devant la préfecture de Toulouse pour crier leur mécontentement. Les directeurs de discothèques ont décidé de signer une charte avec la préfecture et la mairie de Toulouse sur différents points sensibles de la profession sur lesquels elles sont particulièrement engagées, sécurité routière, nuisances sonores, discrimination et l’éthylotest avec prise en charge des personnes en état d’ébriété.

Seulement 12 % de l’alcool est consommé dans les cafés
“Nous sommes très déçus, s’exclame Bernard Bosc, président du Syndicat des cafetiers de Haute-Garonne. Même si on comprend les raisons de la préfecture, notamment pour réduire l’alcool chez les jeunes, on se demande jusqu’où vont aller les pouvoirs publics. Nous avons fait de gros efforts notamment par le biais de formations très rigoureuses. De plus, seulement 12 % de l’alcool sont consommés dans les cafés. De plus en plus d’établissements connaissent des difficultés financières. Cette loi arrive au mauvais moment.”