De la cooptation au recrutement formalisé

Paris Pour changer de job, le bouche-à-oreille ne fait plus recette. Postuler et faire ses preuves sont désormais la règle. Zoom sur ce changement des mentalités, qui va de pair avec une mutation des méthodes de recrutement.

Publié le 26 juin 2015 à 17:05

Ancien second de cuisine, passé par la gérance d'une boulangerie, Sylvain Perreau est aujourd'hui sur le marché du travail. En un an, il a essuyé plusieurs échecs. "Lorsque j'ai repris contact avec mon réseau, ça a été un choc, s'étrangle l'homme de 44 ans, qui a pourtant côtoyé les plus grandes maisons de Paris. Avant, il suffisait d'envoyer son CV, de passer quelques coups de fil. Là, je suis entré dans un labyrinthe de démarches fait de rencontres avec des agences, des mailings par centaines. Les modes de recrutement ont fondamentalement évolué. Le bouche-à-oreille est mort."

Plus pudiquement appelée la cooptation, ce système de réseautage n'a en effet plus le vent en poupe. Première cause, l'inégal rapport de forces entre employeurs et employés, dû à la pénurie de main-d'oeuvre. Résultat : tout le monde s'arrache les mêmes candidats et le turnover devient monnaie courante. "On vit dans l'ère du zapping, analyse Régine Ritzenthaler directrice de l'agence Stylma. Les codes ont changé, même le CDI n'est plus un sésame. (…) Le bouche-à-oreilles ne marche plus, parce que, quand on a un bon salarié, on le garde !"

Tester les candidats

Conjoncture oblige, les employeurs sont donc de plus en plus frileux et préfèrent passer par des processus de recrutement très formalisés. "Nous testons souvent les candidats avec une mission d'intérim, avant de les positionner sur des postes longue durée", ajoute Régine Ritzenthaler. Mais cette frilosité des recruteurs peut également s'expliquer par la législation du travail. Plus complexifiée et contraignante, elle a tendance à rebuter les restaurateurs comme les hôteliers. "Embaucher quelqu'un par bouche-à-oreilles, c'est prendre un risque, explique Stéphane Houri, de l'agence Interim Co. Et avec la recrudescence des contentieux prud'homaux, plus grand monde n'ose le prendre."


S'ouvrir à de nouveaux profils

Et ce n'est pas Aude, qui vient de faire ses premiers pas de réceptionniste, qui va se plaindre de cette nouvelle approche du recrutement. "Je ne viens pas d'une école hôtelière, mais je parle trois langues vivantes. Le copinage aurait eu pour effet de m'exclure de fait, car je n'ai aucun réseau dans le secteur."

Pas d'alarmisme donc, mais plutôt des changements à opérer pour mieux recruter. "Les entreprises recherchent des professionnels expérimentés, mais ayant de fortes exigences comportementales", résume Laura Benoumechiara, talent manager chez Louvre Hotels. Celle qui voit affluer de plus en plus de candidatures issues d'écoles de commerce se réjouit de "s'ouvrir à de nouveaux profils". Même enthousiasme chez Julien Léguillon, directeur emploi du Groupe Flo, qui conclut sur "la révolution du secteur en terme de pratiques RH et managériales. Grâce à la professionnalisation de nos process de recrutement, nous avons fait chuter notre turnover de 70 % à 30 % en trois ans", insiste-il.


Photo

Publié par Mylène SACKSICK



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles




Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Femme/Valet de chambre

14 - Honfleur

Une "Collection" unique à Honfleur en Normandie à deux heures de Paris. La Collection Saint-Siméon c'est une offre d'hôtels, de restaurants et spa à Honfleur, ou chacun de nos collaborateurs aiment faire vivre le vrai luxe, celui de la simplicité et de l'élégance. L'harmonie des ambiances, la délic

Posté le 28 septembre 2024

Chef de rang H/F

17 - LA ROCHELLE

le bistrot du port sur le vieux port de la rochelle, recherche un chef de rang confirmé poste en CDI, poste a pourvoir de suite. intégré une équipe de 4 personnes a l année et 7 personnes en saison, dans une ambiance de bistrot rétro et d'une cuisine tournant autour de la viande et de la tradition

Posté le 28 septembre 2024

Maître d'hôtel H/F

17 - LA ROCHELLE

le bistrot des pêcheurs a La rochelle recherche un second de salle pour seconder le responsable de salle, poste pourvoir de suite. Contrat en CDI, 2 jours de repos, heures hebdomadaire 43 h. Salaire entre 2300 et 2500 euro net selon profil. Intégrez une équipe de 5 personnes en salle a l'année et

Posté le 28 septembre 2024