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Burn-out : comment s'en prémunir ?

Emploi - lundi 7 mai 2018 16:03
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Carole Degouy, directrice du développement du Centre spécialisé pour les salariés surmenés, donne quelques pistes pour éviter de tomber dans l'engrenage : le salarié doit apprendre à s'arrêter et à poser des limites entre vie professionnelle et personnelle. L'entreprise a aussi un rôle à jouer, en instaurant un dialogue avec ses employés.



Carole Degouy, directrice du développement du Credir : 'Il faut donner un sens aux choses plutôt que de les faire mécaniquement.'
© DR
Carole Degouy, directrice du développement du Credir : 'Il faut donner un sens aux choses plutôt que de les faire mécaniquement.'

Le burn-out est souvent présenté comme le mal du siècle. Plus de trois millions d'actifs seraient en risque élevé d'épuisement professionnel en France, selon le cabinet Technologia. Des chiffres qu'il faut néanmoins manier avec prudence, prévient Carole Degouy, directrice du développement du Credir (Centre spécialisé pour les salariés surmenés). "Il est difficile de diagnostiquer un burn-out : c'est une maladie protéiforme - certains sont abattus, d'autres connaissent au contraire des périodes d'euphorie et de boulimie de travail -, et ses origines sont plurifactorielles. Ce sont souvent des problématiques personnelles (par exemple une fatigue liée à la parentalité, une maladie, un ras-le-bol relatif à l'exercice d'un métier…) qui sont amplifiées par un mal-être au travail". Ce dernier peut se caractériser par du surmenage ("fréquent dans le cas de passionnés"), une perte de motivation, ou encore un stress chronique. "Le milieu de l'hôtellerie-restauration est très sujet au stress avec le coup de feu et une clientèle de plus en plus exigeante qui communique en temps réel sur les réseaux sociaux, observe-t-elle. Mais tout le monde peut être concerné : les hommes comme les femmes, quelle que soit la tranche d'âge ou la catégorie socioprofessionnelle". Quelques signaux peuvent cependant vous mettre la puce à l'oreille. "La perte du sommeil chronique, les addictions (numérique, drogue, alcool…), l'isolement, les crises de larmes répétées et soudaines, les problématiques avec l'alimentation", énumère l'experte.

Déconnexion et communication

Pour ne pas en arriver là, certaines pistes sont à explorer. "Le salarié doit apprendre à dire non, refuser les surcharges de travail, savoir gérer son temps… Il ne doit pas hésiter à poser des questions et à communiquer. Il faut donner un sens aux choses plutôt que de les faire mécaniquement. Par ailleurs, les gens ont souvent peur d'exprimer leur mal-être, notamment auprès du médecin du travail ou des RH, alors que la libération de la parole est salutaire", souligne Carole Degouy. Il faut également apprendre à s'arrêter et à poser des limites entre vie professionnelle et personnelle. "Il n'est pas sain d'être toujours connecté et de répondre à 23 heures à un message de son patron… L'individu doit chercher à instaurer une qualité de vie globale, basée sur trois piliers : la qualité de vie au travail et en-dehors du travail, ainsi que la santé (suivi médical, bonne alimentation, activité physique)", poursuit-elle.

De son côté, l'entreprise a un vrai rôle à jouer. "Il peut être intéressant d'installer une salle de repos ou de faire venir un coach sportif pendant la coupure. Mais ce n'est pas parce qu'on installe un babyfoot ou une salle de gym que c'est le bonheur dans l'entreprise", constate-elle. La clé, c'est le dialogue. Au menu : des réunions, de la coopération plutôt que de la compétition, et de la communication. "Si le patron gueule pendant le coup de feu, il vaut mieux qu'il s'excuse après", glisse Carole Degouy.


Violaine Brissart
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