Joseph Zimet qui pilote la cellule interministérielle de crise (CIC) sur l'accueil des personnes fuyant le conflit en Ukraine, s’enchante de la signature de plus de 3 500 contrats de travail dont 30 % dans le seul secteur des CHR, soit plus d’un millier ! “Sur 95 000 déplacés, un tiers sont des actifs. Des femmes à 80 %. 10 % de cette population est sur le cheminement de l’emploi”, se réjouit le préfet, qui précise que Nice compte 8 600 déplacées, de quoi initier la mise en place de job datings. “Nous avons participé à celui d’avril à l’hôpital Saint-Roch. J’ai été marqué par le niveau élevé des profils avec des CIO, des directrices de société prêtes à nous rejoindre à des postes déclassés car elles veulent travailler”, se souvient Cédric Morio, le chargé de recrutement du groupe Gusto Family, qui emploie en saison plus de 300 salariés.
“Le 24 mai, nous avons réunis une trentaine de recruteurs des CHR sur le car-ferry Méditerranée dans le port de Marseille où sont logés environ 800 réfugiées avec de nombreuses embauches à la clé. J’ai recruté Vera, en cuisine, qui nous étonne par sa capacité d’adaptation et d’acceptation. Elle ne parle pas français mais nous échangeons avec les applications de traduction”, s’enchante Bernard Marty, président de l’Umih 13 et propriétaire, avec sa femme Dominique, du restaurant la Gratinée dans la cité phocéenne. “L’enjeu principal des embauches est l’accès au logement pour ces femmes courageuses souvent accompagnées d’enfants. Le restaurant la Presqu’île à Cassis a embauché une barman avec une intégration facile grâce à la présence d’une russophone dans l’équipe”, ajoute-t-il.
De Marseille à Saint-Malo, des centaines d’embauches
Une situation similaire à Saint-Malo en Bretagne. “Une famille d’accueil a pris contact avec Serge Raulic, PDG des Thermes marins, qui, outre des solutions en logement et covoiturage, a permis d’embaucher une famille entière de 10 personnes à la blanchisserie du groupe. En Ukraine, ils étaient virologue, infirmière, comptable ou chauffeur routier. Ils se sont parfaitement intégrés grâce à un management de proximité, l’aide de l’un de nos chauffeurs qui parle russe et les facilités administratives liées à leur statut de réfugié”, résume Jean-François Vetier qui dirige depuis douze ans la blanchisserie Emeraude.
“Elles ont beaucoup de caractère mais sont très consciencieuses”, relève Dominique Gerardin de l’hôtel Le Corbusier à Marseille, qui emploie Natalya, 35 ans, en contrat de qualification en alternance avec un centre de formation où elle apprend la langue française ainsi que les règles et usages de la profession. “Ce sont des employées heureuses de venir travailler même si je suis plus en rapport avec celle qui travaille comme femme de chambre”, note la réceptionniste d’origine mexicaine de l’hôtel Printania de Dinard, où trois réfugiées travaillent depuis trois semaines. “Le niveau en restauration a beaucoup progressé en Ukraine. Cependant, les salaires étant bas, au même poste ils peuvent être trois en Ukraine pour un seul cuisinier en France. Le manque de rendement est compensé par des comportements courageux et positifs. Ils veulent apprendre”, précise Stéphane Vaittinadane, chef cuisinier du Bristol à Odessa, rentré en France au début de l’invasion russe.
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Publié par Francois PONT