Depuis la crise sanitaire, le Credir (ONG spécialisée dans la prévention de l’épuisement et du burn-out) constate une explosion des risques psychosociaux en entreprise. “Contrairement à l’Organisation mondiale de la santé, qui limite le burn-out à un état d’épuisement professionnel, le Credir considère le burn-out comme multifactoriel. En France, entre 15 et 20 % des effectifs seraient en burn-out ou en pré-burn-out, contre 5 à 10 % avant la crise. Les gens n’ont pas eu le temps de récupérer. Il y a eu beaucoup de démissions, et les gens qui sont restés dans l’entreprise en effectifs restreints ont eu plus de travail et de stress”, souligne Dominique Brunissen, cofondateur du Credir. La pandémie a été suivie par son lot de sujets anxiogènes. “La guerre en Ukraine, la crise climatique, le problème des retraites, les gilets jaunes qui se réveillent, les problèmes liés à l’énergie et l’inflation, énumère-t-il. C’est un cocktail explosif.”
À ses yeux, l’inflation semble particulièrement dangereuse et stressante : “C’est un nouveau facteur, inédit depuis vingt ans. Les restaurateurs, par exemple, sont pris en étau entre leurs fournisseurs qui augmentent leurs prix, la pression des salariés qui veulent être augmentés, et des clients qui ne veulent pas d’augmentation. Au-delà de cette pression financière, il y a aussi l’incertitude qui génère du stress : on ne sait pas jusqu’où ça va aller, quand ça va s’arrêter… Les gens n’arrivent pas à se projeter, qu’il s’agisse d’achats, de prêts”, poursuit-il.
Promouvoir la qualité de vie globale
Pour se prémunir contre les risques de burn-out, plusieurs pistes peuvent être explorées. “Les entreprises doivent s’occuper des salariés en-dehors du cadre strict du travail, en sachant écouter un certain nombre de doléances : par exemple, les horaires. Il faut qu’il y ait de l’adaptabilité. Il faut aussi communiquer sur ce qui peut arriver à l’entreprise : les salariés ont souvent une vision centrée sur leurs problématiques, mais pas celles de l’entreprise. L’entreprise doit aussi sensibiliser ses équipes à la qualité de vie globale : chacun doit avoir une vie personnelle et familiale, une vie professionnelle et une troisième vie, plus sociale. C’est primordial”, souligne l’expert. Plus concrètement, les restaurateurs peuvent aussi apprendre à faire baisser la pression lors du coup de feu, en travaillant sur la gestion des conflits ou encore en développant la pratique de la cohérence cardiaque (exercice respiratoire qui aide à mieux gérer le stress et les émotions) auprès de leurs équipes.
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Publié par Violaine BRISSART