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Implanter une buanderie : le point de vue des gouvernantes

Équipements et nouvelles technologies - vendredi 15 mai 2009 15:31
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Lorsque l’on décide de gérer le linge d’un établissement en interne, il est nécessaire de bien prendre en compte certains paramètres. Corinne Veyssière et Caroline Courtois de l’AGGH (Association des Gouvernant(e)s Générales de l’Hôtellerie) et auteurs du blog «Les gouvernantes et le service hôtelier» nous livrent leurs recommandations.



Pour les présidentes de l’AGGH, Caroline Courtois et Corinne Veyssière, si la buanderie intégrée représente un investissement très important au départ, elle peut améliorer le bilan carbone de l’établissement et offre surtout une totale indépendance vis-à-vis de la sous-traitance.
Pour les présidentes de l’AGGH, Caroline Courtois et Corinne Veyssière, si la buanderie intégrée représente un investissement très important au départ, elle peut améliorer le bilan carbone de l’établissement et offre surtout une totale indépendance vis-à-vis de la sous-traitance.

L’Hôtellerie-Restauration : Que faut-il prendre en compte lorsque l’on décide d’implanter une buanderie dans son établissement ?
AGGH :
Il faut avant tout penser à l’environnement de l’installation et faire une petite étude de faisabilité. En particulier, il faut s’interroger sur l’acheminement et la manutention du linge (marche en avant) quand il est propre, quand il est sale sans oublier la distribution et le stockage (rayonnage, placards, étagères). De même, le tri du linge sale doit être étudié, afin que les règles élémentaires d’hygiène soient respectées (local aéré, port de gants et de masques). Nous insistons sur l’utilité de la « marche en avant » pour éviter les diverses contaminations.


Avant d’implanter une buanderie, il faut s’interroger sur l’acheminement et la manutention du linge (marche en avant) quand il est propre, quand il est sale sans oublier la distribution et le stockage.


Dans une buanderie, comme dans une cuisine, il faut analyser les risques lors des différentes étapes de manutention du linge.

L’Hôtellerie-Restauration : Quelles sont les zones d’une buanderie ?
AGGH :
Il y a d’abord la zone de lavage qui accueille la ou les machine(s) à laver le linge. Le nombre va dépendre du volume de linge à traiter et de la capacité des machines. Nous préférons toujours avoir deux machines moyennes plutôt qu’une grosse car on n’est jamais à l’abri d’une panne. Lorsque l’on détermine le volume de linge à laver, il faut partir du taux d’occupation maximum de l’établissement, ce qui permet de laisser une marge et ménager les machines tout en offrant une sécurité. Le plus important dans la mise en place d’une lingerie intégrée est de bien évaluer le nombre de jeux nécessaires pour les rotations de linge (généralement on partira sur 6 jeux). Généralement l’amortissement du matériel est de 10% par an sur le montant total de l’investissement mais il ne faut pas oublier que chaque année il faudra réinvestir dans du linge neuf, ce qu’il faut prévoir dans les budgets.
Nous avons une préférence pour des machines équipées d’une centrale de dosage de produits lessiviels. Cela évite le gaspillage, le surdosage et garantit la qualité de la détergence. Lessive et assouplissant sont injectés directement suivant les programmes de la machine (température de l’eau et type de linge).
Il y a ensuite la zone de séchage : la répartition du linge pouvant être séché en séchoir rotatif et en sécheuse-repasseuse varie suivant le type d’établissement. On considère en général que c’est 50/50. La production d’un séchage varie suivant l’humidité résiduelle du linge introduit et l’énergie utilisée.
En général, un cycle normal est de 45 mn. La sécheuse-repasseuse traite en moyenne 80 Kg de linge à l’heure.
Enfin, il faut prévoir un poste de « finition du linge » qui est réalisé avec une table de repassage qui peut être plus ou moins sophistiquée suivant la production et les compétences du personnel. Ne pas oublier non plus une grande table pour le pliage des éponges.

L’Hôtellerie-Restauration : Existe-t-il une surface idéale pour implanter une buanderie ?
AGGH :
Tout dépend bien entendu de l’établissement et de ce que l’on souhaite faire. Un hôtel qui réaliserait la totalité du traitement du linge doit prévoir - c’est une base - 0,45 m2 par chambre pour le local, soit pour un hôtel de 200 chambres, un espace d’environ 90 m2.


Le Clax Revoflow de JohnsonDiversey est un système de dosage automatique hors sol et sécurisé qui s’alimente par des cartouches de 4,5 kg maximum. Il permet de résoudre les problèmes de bidons lourds à transporter et dégage les espaces de travail. Les produits sont des formules concentrées permettant une réduction des emballages et une totale maîtrise des coûts.

L’Hôtellerie-Restauration : Comment doit-on calculer le volume de linge à traiter ?
AGGH :
On part du principe que le poids de linge maximum à traiter d’une chambre est de +/- 8 Kg. Pour obtenir ce chiffre il faut calculer le poids de chaque pièce de linge suivant sa « superficie ». Par exemple un drap de bain de 135 x 81 cm et qui fait 480 g/m2 pèsera 524,88 gr (135 x 81 cm = 10 935 cm2 ou 1.0935 m2 x 480 gr = 524,88 gr). On procède de la même manière avec chaque pièce de linge.
Pour connaître le kilotage/heure on peut en reprenant l’exemple d’un hôtel de 200 chambre se faire une idée : 200 chambres occupées en moyenne à 70% = 140 chambres x 8 kg = 1120 kg x 7 jours = 7840 Kg. Si on considère que la lingère* travaille 7 heures par jour, 7 jours sur 7, la buanderie fonctionnera 49 H00 par semaine. Si on divise 7840 Kg par 49 H00, il faudra traiter 160 KG/Heure.
* Il faut considérer que l’effectif se monte à 1,5/2 postes

L’Hôtellerie-Restauration : Quels sont les points auxquels il faut faire attention lors de l’implantation de la buanderie ?
AGGH :
La qualité de l’eau ! Et il ne faut pas hésiter à installer un adoucisseur, c’est plus que recommandé car une machine utilise généralement 30 L/kg de linge traité. Si l’eau est dure, on va avoir un linge gris ou rugueux au toucher, les appareils vont s’entartrer. La longévité du linge sera moindre. C’est vraiment important.
La qualité de l’éclairage est également fondamentale car il faut pouvoir apprécier la blancheur du linge et la disparition des tâches.

L’Hôtellerie-Restauration : Selon vous quels avantages présentent la buanderie intégrée ?
AGGH :
C’est l’indépendance et la possibilité de traiter le linge en un minimum de temps. La qualité est souvent supérieure lorsque l’on a du personnel compétent. On maîtrise les produits lessiviels et on améliore la longévité du linge avec une usure plus modérée et moins de perte. Il y a également l’aspect « développement durable » à prendre en compte. Nous n’avons pas encore de chiffres mais si une entreprise décide d’investir dans des équipements économes en énergie (eau, électricité), si les produits lessiviels sont gérés convenablement, et si elle a, de surcroit, recours à des produits Ecolabellisés, alors le bilan carbone sera forcément meilleur. En revanche, les charges de personnel restent importantes et contraignantes.
Ne pas oublier que l’espace dans un établissement est « cher » et peut être aménagés à des fins commerciales et financières au service de la clientèle (salle de

Propos recueillis par Nelly Rioux

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