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A Nantes, les bistrots-cafés-bars de quartier ne séduisent plus sauf dans certains secteurs

Fonds de commerce - vendredi 30 juillet 2010 01:00
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Nantes (44) Pour Hervé Moinel, gérant des agences Century 21-By Ouest Entreprise et Commerce, Nantes est une ville en devenir. Sur le marché de fonds de CHR, il prédit la stabilité des prix en 2010. Interview



Hervé Moinel, gérant des agences Century 21-By Ouest Entreprise et Commerce à Nantes et St Nazaire
Hervé Moinel, gérant des agences Century 21-By Ouest Entreprise et Commerce à Nantes et St Nazaire

L'Hôtellerie Restauration : Pouvez-vous nous présenter vos agences ?
Hervé Moinel : Nous avons d’abord ouvert une agence à Nantes Métropole en 2006, puis une seconde à St Nazaire  en 2008 pour être présents sur la côte balnéaire (La Baule, Le Croisic, La Turballe, Piriac-sur-Mer, Pornic…). Nos deux agences, qui emploient au total 14 personnes, sont spécialisées en immobilier commercial et d'entreprise (cession de fonds, droit au bail, murs commerciaux, cession d’entreprises, immobilier d’entreprises), et en particulier sur le créneau des CHR. Celles-ci représentent environ 70 % de nos ventes.

Comment le marché nantais des cessions de fonds de commerce a été touché par la crise financière et économique, et comment en ressort-il aujourd’hui ?
La crise s’est d’abord traduite par une gelée des transactions. Pendant le dernier trimestre 2008, nous avions moins de vendeurs, peu d’acheteurs, et les banques ne prêtaient plus. Puis, le marché a repris en 2009. Depuis le début de l’année 2010, nous avons constaté que les banques recommençaient à accorder des crédits. Aujourd’hui les taux sont plutôt bas (3%, parfois moins, hors assurances), mais elles sélectionnent les dossiers sur la base de 3 critères : le professionnalisme du repreneur, son apport (de préférence 25% à 35%), et la cohérence du rapport Achats/CA du plan prévisionnel du repreneur. Il s’en suit que le secteur des CHR est devenu plus difficilement accessible aux primo-accédants, alors que cette catégorie d’acheteurs était devenue prédominante ces dernières années. 

Cela a-t-il affecté le prix de cession des fonds de restauration rapide et à emporter, produits très recherchés par les primo-accédants ?
Pas vraiment. Ils se vendent entre 70% pour la vente à emporter telle que les sandwicheries et 90% pour des points de ventes de pizzas, de pâtes ou de sushis à emporter, spécialités que nous voyons se développer doucement. En revanche, c’est le taux de rotation des ces affaires qui diminue. Je ne serai pas étonné qu’il tombe à 3 ans à moyen terme, contre 5 ans aujourd’hui et 7 ans il y a quelques années. 

Et qu’en est-il pour la restauration sur place ?
Les crêperies et pizzerias ont toujours la côte. Leur prix de vente s’établit entre 95% et 105% du CA hors taxe, tandis que la restauration traditionnelle connaît une moyenne plus modeste comprise entre 75% et 85%. 

La baisse de la TVA au 1er juillet 2009 a-t-elle influé sur les prix de cession des restaurants traditionnels ?
Difficile à dire. En revanche, pour des affaires à la rentabilité moyenne, elle a joué comme un ballon d’oxygène, car elle est venue compenser en trésorerie des déséquilibres tels que des loyers parfois trop lourds à compenser dans les comptes.

Le bistrot de quartier est-il à Nantes un produit qui se vend bien ?
A l’heure où les relations sociales se tissent plus souvent sur la toile (facebook, meetic etc…) qu’à la terrasse d’un café, les bistrots-cafés-bars de quartier ne séduisent plus la nouvelle génération d’acheteurs, à moins d’êtres situés dans de nouveaux quartiers tels que les anciens hangars à bananes récemment réhabilités en centre festif avec cafés, bars, restaurants et discothèque, ou dans un quartier dit ‘bobo’ tels que Chantenay, l’Ile Versailles, l’ile Beaulieu ou Trentmoult. Il faut dire que cette catégorie d’affaires se caractérisent par des bilans annuels très moyens (peu de marges avec des chiffres d’affaires qui augmentent moins vite que les charges). En moyenne, nous estimons qu’un bistrot-café-bar, se vend 100% du CA hors taxe. Parmi les éléments qui influent le plus à la baisse ou à la hausse cette moyenne : la qualité de l’emplacement et le loyer. 

Quelle est pour vous la tendance à venir sur le marché nantais des ventes de fonds de commerce ?
La tendance est plutôt à la stabilité. Nantes est une ville en devenir, une ville intéressante, culturelle, qui bouillonne de projets urbains qui vont continuer à la dynamiser et à la rendre attractive au quotidien et sur le plan touristique.
Propos recueillis par Tiphaine Beausseron

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