Face à la concurrence déloyale générée par les plateformes de location comme Airbnb, les autorités russes n’ont pas tergiversé. Le couperet est tombé en octobre dernier dans l’enceinte de la chambre basse du parlement, la Douma : les députés ont édicté des mesures de contrainte assez uniques. S’il s’agit de protéger des nuisances les habitants de résidences d’habitation transformées en locations saisonnières, ce sont surtout des règles protectionnistes au bénéfice des hôteliers, en particulier à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Depuis le 1er octobre dernier, les propriétaires qui seraient tentés par la poursuite de ce type d’activité devront, pour un coût certain, modifier le statut juridique et fiscal de leurs locations. Ils ont l’obligation d’installer dans le logement loué un système anti-incendie identique à celui des hôtels. Seuls les logements en rez-de-chaussée disposant d’une entrée indépendante et ceux au dernier étage pourront obtenir l’autorisation d’être loués sur Airbnb. En cas de non-respect de l’une des conditions de la loi, une interdiction de louer sera prononcée. Le coût des mises aux normes devrait mettre fin à 40 % de l’offre d’appartements à louer à Moscou et 80 % à Saint-Pétersbourg. Une bonne nouvelle pour les hôteliers russes mais aussi pour les personnes âgées qui, depuis toujours, hantent les halls de gares avec des pancartes pour louer une modeste chambre et améliorer leurs faibles pensions. Airbnb les avaient rendues invisibles.
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Publié par Francois PONT