L’Hôtel Le Corbusier, à Marseille, porte bien son nom. C’est le seul hôtel au monde niché dans un bâtiment signé par l’architecte suisse : la Cité radieuse. Cette cité-jardin verticale, achevée il y a 70 ans, est un projet expérimental abritant 360 appartements, une rue commerçante, un toit-terrasse, un parc de 4 hectares, un tennis, un solarium, une piscine pour enfants, et même, en son temps, une école maternelle. Lorsque Dominique et Alban Gérardin reprennent l’hôtel en 2003, les lieux sont aménagés avec “des meubles standardisés, comme n’importe quel hôtel de province”. Le couple, féru d’architecture et de design, se lance alors dans un vaste travail de restauration, pour recréer l’esprit vintage des lieux : lampes et chaises longues Le Corbusier, mobilier chiné, tapis Mondrian… Il va même jusqu’à reproduire la chambre de l’ancienne institutrice de la Cité radieuse, Lilette Ripert, donnant naissance à la suite Lilette avec son lit podium et son bureau en enfilade. “L’hôtel a été créé en 1960, en regroupant des chambres cabines initialement conçues comme des chambres d’amis pour les habitants de la Cité radieuse, et des chambres plus spacieuses de 32 m², rappelle Dominique Gérardin. La restauration de l'Hôtel Le Corbusier, c’est l’histoire d’une vie. Ce n’est pas le musée Grévin. Il faut évoluer, offrir aux clients le confort nécessaire à un séjour agréable en respectant les normes hôtelières et en se demandant : que ferait Le Corbusier aujourd’hui ?”
Un environnement contraignant
Rénovation après un incendie en 2012, travaux de mise en accessibilité… Autant de “défis techniques” dans un bâtiment classé à l’Unesco et aux Monuments historiques. Le dernier en date ? Un travail important de restructuration des sanitaires des chambres cabines. “Il y avait un WC pour deux chambres, dans un couloir privatif. Quand j’ai voulu renouveler les 3 étoiles en 2020, cette disposition ne passait plus. Ce fut un véritable exploit technique dans ces chambres à l’espace réduit, avec un environnement contraint dans une copropriété. Un vrai casse-tête”, avoue la maîtresse des lieux. Mais pas question pour autant d’agrandir ces mini-chambres : “Nous proposons dix chambres à 89 € et dix autres à 169 €. Pour nous, il est important de partager ce lieu avec le plus grand nombre, notamment les étudiants en architecture du monde entier. L’impact émotionnel d’un étudiant qui peut dormir dans ce temple de l’architecture est identique à l’émotion que ressentirait un étudiant aux beaux-arts qui pourrait dormir au Louvre.”
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Publié par Violaine BRISSART