Il y est allé avec l'envie de monter à Paris et d'y rencontrer des chefs. Il en est revenu avec l'impression d'avoir participé à une colonie de vacances. Avec la bonne humeur qui le caractérise, Florent Ladeyn, chef de l'Auberge du Vert Mont à Boeschèpe (59), a fait un parcours sans faute dans l'émission Top chef diffusée ces dernières semaines sur M6. Il s'est incliné en finale face à Noëlle d'Hainaut (sous-chef d'Eric Fréchon au Bristol, à Paris), plus technique et plus compétitrice que lui. Mais il s'est imposé comme le candidat du coeur pour des millions de téléspectateurs qui ont commenté activement chacune de ses apparitions sur les réseaux sociaux. Au point que des souscriptions ont même été lancées par les internautes à son profit, notamment sur le site Leetchi qui a recueilli jusqu'à présent 14 000 €.
Un nouveau projet
Deux semaines après la finale, le tourbillon n'est pas retombé. Et dans son restaurant, le standard téléphonique est proche de l'explosion. "C'est désormais tous les jours samedi soir", résume le jeune chef, qui rappelle qu'il tournait déjà bien, depuis qu'il s'est vu décerner le titre de Jeune Talent Gault et Milliau, il y a deux ans. De 40 couverts par jour en semaine, l'établissement pointe aujourd'hui à une cinquantaine de couverts le midi et affiche complet les week-ends. Et si la clientèle était jusqu'à présent locale, elle vient à présent de loin, y compris du Sud de la France ou de Suisse. Le ticket moyen a également augmenté. "Mais nous n'avons pas changé nos habitudes, précise-t-il. L'équipe a su s'adapter. Nous avons seulement embauché une plongeuse et une personne en salle", confie-t-il.
L'expérience Top chef a aussi donné à Florent Ladeyn l'envie de s'installer en ville. S'il reste aux commandes du Vert Mont, il ouvrira au 2e semestre 2013 une deuxième adresse au centre de Lille. Le projet s'est concrétisé avec une jeune équipe d'architectes lillois (O Architecture), qui a su traduire ses envies. Un ancien atelier de menuiserie, baptisé Bloempot, qui accueillera une quarantaine de couverts dans une ambiance rustique et décontractée. Dans l'assiette, les mêmes produits locaux qu'à Boeschèpe, autour d'une carte courte (quatre entrées, quatre plats, quatre desserts). Histoire de mettre les Lillois au vert.
Publié par Marie-Laure Fréchet