Augsbourg, en Bavière. Patron depuis trois ans du Restorante Ripasso, David Dionisi est heureux. Il vient tout juste de rouvrir, le 25 mai, les portes de son établissement. Un soulagement, même si, comme d’autres, il a pu assurer un service de livraisons durant toute la période de confinement. Voilà une semaine qu’il aurait pu rouvrir sa terrasse, mais il a jugé non rentable l’ouverture de seulement quelques tables…
Déjà les premiers clients ont fait leur retour, ravis de pouvoir retrouver le plaisir d’une sortie au restaurant. Pour autant, l’établissement est encore loin de sa fréquentation d’avant la crise. “Il y a moins de clients qui viennent spontanément, explique-t-il. Ils ont encore un peu peur.”
De nouvelles règles à intégrer
Les semaines qui viennent s’annoncent donc difficiles. Des réaménagements dans les équipes ont été nécessaires et quelques salariés ont dû passer en temps partiel. Mais malgré le changement de planning de travail, David Dionisi a réussi à conserver l’ensemble de ses salariés. Les équipes ont toutes été formées aux nouvelles règles sanitaires. Un passage obligatoire pour faire connaître la dizaine de règles essentielles, et qui est validé par la signature par chacun d’un document officiel.
Des aménagements ont également dû être faits dans le restaurant. Les cartes ont été plastifiées, tous les objets touchés par les clients doivent être désinfectés et les toilettes nettoyées plus souvent (toutes les heures). Et chaque client doit aussi laisser ses coordonnées complètes, pour pouvoir être contacté en cas de problème. “Tout ceci prend bien sûr plus de temps qu’avant, pour moi et pour mes salariés. Mais cela en vaut la peine”, assure David Dionisi, qui reste confiant pour l’avenir.
Le restaurant est toujours fermé »
Pour Mona Ridder, gérante du Lokalhelden, cette confiance est un peu moins perceptible, tant son moral fluctue entre inquiétude et optimisme d’un jour à l’autre. Elle bénéficie pourtant d’une vraie flexibilité grâce au petit magasin de produits bio annexe au restaurant. Au début du confinement, avec la mise en place d’un drive et de livraisons, elle a même vu son chiffre d’affaires augmenter, constatant une vraie solidarité de la part de ses clients réguliers.
Mais peu à peu, l’engouement du début s’est affaibli et Mona Ridder n’a pas réussi à conserver l’ensemble de ses salariés, même en jouant sur le temps partiel. Aujourd’hui, le restaurant est toujours fermé. Pour la gérante, le rouvrir ne serait pas rentable. “Il n’y aurait pas assez de places pour mettre les tables selon les nouvelles règles, explique-t-elle. Et l’effort à faire pour respecter les règles représenterait un trop grand volume de travail”
Elle envisage toutefois de rouvrir la terrasse dans quelques jours, en guise d’essai. En attendant elle fait contre mauvaise fortune bon cœur, en réfléchissant à de nouveaux aménagements et à de nouvelles possibilités pour son restaurant…
Covid19 #allemagne#
Publié par Benoit DELABRE