Dans la plus grande réserve naturelle de France, à Corrençon-en-Vercors (Isère), l'auberge Le Clariant est un établissement un peu particulier. Ce restaurant de 120 places en intérieur et autant en terrasse est installé dans un chalet massif, confortable, mais ne dispose ni de l'eau courante, ni d'électricité, ni même d'une route d'accès ! Il est dirigé depuis 2014 par deux couples d'entrpeneurs, qui démontrent que l’on peut avoir une action positive pour la planète sans exclure une excellente rentabilité. Les associés, bien qu’originaires de Corrençon-en-Vercors, ont déniché l’affaire dans Le Bon Coin, et en huit ans, le chiffres d'affaires du Clariant a été multiplié par 10.
“Même une femme enceinte, on ne peut pas aller la chercher au village de Corrençon-en-Vercors situé à 2 km de notre restaurant par la piste du GR91. Des clients nous disent ne pas pouvoir marcher mais quand on leur explique que l’on ne viendra pas, étrangement ils parviennent à se mouvoir. Nous avons bien une motoneige et un véhicule électrique mais nous n’avons droit qu’à deux trajets journaliers pour vider les poubelles et recevoir la marchandise. Les 30 minutes de marche pour rejoindre l’auberge font partie de l’expérience. Nous équipons les clients de flambeaux. Nous plaçons une guirlande lumineuse de 600 mètres sur la piste et parfois des comédiens animent le chemin”, s’enthousiasme Tom Wallis, l’un des quatre associés qui fut, avant 2014, gérant d’une importante société de cafés.
30 000 bougies à l’année
“En novembre, nous avons fait 40 000 € de chiffre d'affaires, soit quatre fois plus que l’année précédente alors que notre activité reste liée à la météo. Pour autant, nous sommes ouverts toute l’année avec une douzaine de saisonniers. Ce matin, nous avons rempli notre cuve de 4 000 litres de gaz pour alimenter pendant 150 jours le bloc électrogène. C’est surtout pour les appareils nécessaires à l’animation des séminaires. Mais l’été prochain, l’installation de 35 000 € de panneaux solaires thermiques devrait couvrir à 95 % nos besoins sans utiliser d’énergie fossile”, argumente Tom Wallis.
“Nous utilisons 60 stères de bois par an pour le chauffage et 30 000 bougies pour des systèmes de cuisson à la table, en particulier avec un appareil innovant à raclette. Il chauffe le fromage, la salle et crée une animation”, explique l’entrepreneur qui limite la consommation de gaz grâce à des planches de cuisson à la flamme de type OFYR. L’eau de pluie est récupérée puis traitée par plusieurs filtrations (UV, filtre à papier, filtre à charbon, pompe à chlore et traitement aux sels minéraux). L’eau est chauffée avec l’énergie solaire puis traitée de nouveau avant son retour dans la nature.
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Publié par Francois PONT