Samedi 20 octobre, le Gave de Pau a débordé suites à de fortes intempéries. À Lourdes, c'est tout une partie de la ville basse qui a été inondée. Une dizaine d'hôtels ont été touchés. "L'eau a atteint 1,60 m samedi. Tout est abîmé, cassé dans la brasserie. On a dû évacuer une centaine de personnes", témoigne Roland Vincent, propriétaire de l'Hôtel d'Espagne.
Les clients de l'Hôtel Paradis, situé entre la rivière et les Sanctuaires, ont connu la même mésaventure, l'eau atteignant la hauteur des vitres des voitures stationnées sur le parking. Des clients, invalides ont dû être évacués avec des canots. Dimanche matin, munis de balais et de pelles, les salariés des hôtels touchés ont procédé à l'évacuation de la boue qui avait envahi les sous-sols et rez-de-chaussée, endommageant meubles et équipements de cuisine.
Bien que l'Hôtel Christina ait été épargné par les inondations, 90 clients ont dû quitter les lieux par mesure de précaution et une soixantaine d'autres, attendus dimanche, n'ont pu y accéder, les rues menant à la ville basse étant interdites à la circulation. Pierre Barrère, le patron de l'hôtel, manifeste l'espoir de pouvoir rouvrir ce matin. "L'hôtel affiche complet à partir de mardi", précise-t-il.
15 000 pèlerins attendus
Face à l'ampleur des dégâts matériels, Jean-Marie Attard, président de l'Umih des Hautes-Pyrénées, a insisté sur le fait qu'"aucune victime n'[était] fort heureusement à déplorer. La saison est sur le point de s'achever, beaucoup d'établissements sont déjà fermés, ce qui explique le nombre peu important de pèlerins".
Les hôteliers espèrent accueillir en fin de semaine le pèlerinage des gardians, qui rassemble 15 000 personnes et constituera le point d'orgue d'une saison touristique marquée par une baisse de fréquentation de 10 à 18 %, selon les établissements, par rapport à 2011. "La crise, la réduction des durées de séjour et l'augmentation du coût des transports expliquent cette saison très difficile", a souligné Jean-Marie Attard.
Publié par Bernard DEGIOANNI