“Les enjeux du secteur de l’hospitalité sont de taille : formation, transmission, attractivité des talents, fidélisation des clients, positionnement, personnalisation du ‘savoir recevoir’, quête du meilleur rapport qualité-prix ou encore rentabilité sans rogner sur l’accueil et le service… Ce sont autant de défis à relever, de combats à mener, d’efforts à fournir, mais aussi d’équipes à embarquer et de partenaires financiers à convaincre.” C’est face à un parterre de près de 200 personnes que Béatrice Gravier, directrice d’EquipHotel, a ouvert la matinale inaugurale de l’édition 2024 du salon, lundi 4 novembre à Paris, porte de Versailles (XVe). Puis Guillaume Gomez, ancien chef des cuisines de l’Élysée, meilleur ouvrier de France, ambassadeur de France pour la gastronomie et représentant personnel du président de la République pour la gastronomie et l’alimentation, a donné le feu vert à une matinée d’échanges et de débats.
Sur la scène : Jean-Baptiste Lemoyne, sénateur de l’Yonne, ancien ministre délégué aux PME et ancien secrétaire d’État chargé du Tourisme, Catherine Quérard, présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Jean-Jacques Morin, directeur général adjoint du groupe Accor et directeur général de la division premium, milieu de gamme & économique, Charles-Antoine Duron, directeur tourisme et mobilité chez Google France, et Olivier Bon, cofondateur de l’Experimental Group. Un panel aux expertises différentes mais complémentaires quant à l’hospitalité. Ainsi Thierry Marx a-t-il prôné “une économie de la qualité” et l’importance de miser sur “l’identité du produit”, car, dit-il, “la cuisine, c’est donner de la mémoire à l’éphémère”. Quant à Catherine Quérard, elle a insisté sur un secteur de l’hospitalité “créateur de valeur”, d’où l’importance de former les jeunes et surtout de les inciter à rester dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Ce qui est également une priorité aux yeux d’Olivier Bon, habitué à recruter des apprentis au sein de ses établissements.
“Ne pas vivre sur ses acquis”
Parmi les autres sujets abordés, la RSE, clé de réflexion en termes de stratégie de positionnement de tout établissement, pour Jean-Jacques Morin. Mais aussi l’IA qui se déploie dans le secteur de l’hospitalité. Pour Charles-Antoine Duron, rien de vraiment nouveau, “car le yield management, c’est déjà de l’IA”. Autrement dit : l’IA se veut avant tout outil supplémentaire et source de gain de temps sur des tâches rébarbatives. Dans cette même dynamique, Jean-Baptiste Lemoyne a rappelé l’urgence à investir dans le secteur de l’hospitalité, “pour ne pas vivre sur ses acquis et répondre aux attentes d’une clientèle internationale”. Enfin, grand témoin de cette matinale inaugurale, Alexandros Vassilikos, président de l’Hotrec, association qui regroupe des hôtels, restaurants, bars et cafés dans toute l’Europe, et lui-même hôtelier en Grèce, a souligné que les problématiques rencontrées en France se retrouvaient dans les pays voisins. Une main tendue vers davantage d’échanges et retours d’expérience entre les professionnels de l’hospitalité au niveau européen.
Publié par Anne EVEILLARD