Après trois années de R&D, Koovee a mis au point des couverts en biscuit – au goût nature, herbes de Provence ou vanille –, bio et Made in France. Blé, colza, sel et eau permettent de fabriquer ces couverts robustes. Une alternative aux couverts en bois “qui viennent de l’autre bout du monde et qui sont rarement recyclés”, selon Nicolas Grignon, commercial foodservice pour la marque marseillaise.
De son côté, Pierre Paslier a cofondé Notpla, spécialisé dans les emballages comestibles à base d’algues et de plantes. La start-up londonienne, qui éradique de ses packagings les microplastiques nocifs et les PFAS, a développé une alternative aux bouteilles en plastique. La membrane peut être “mangée comme une peau de tomate cerise”, ou se décomposer en quatre à six semaines. L’entreprise a aussi imaginé des boîtes pour les repas livrés à domicile, des films flexibles, des cuillers à glace, ou encore des pipettes capables de contenir de l’huile d’olive, par exemple.
La chaîne de street-food Crrsp a, quant à elle, confectionné ses propres emballages comestibles pour l’un de ses sandwichs. “On fait un papier enzyme qui peut se conserver trois semaines, grâce à de la fécule de pomme de terre, de l'eau et de l'huile d'olive”, note le cofondateur Vincent Ledoux.
Une démarche ludique, antigaspi et différenciante
Ces emballages comestibles, qui évitent les déchets superflus et le coût lié à leur gestion, permettent aux marques de se différencier. “Nos emballages comestibles nous ont apporté beaucoup de notoriété”, reconnaît Vincent Ledoux. Mais “avant tout, il faut que ce soit bon et que cela donne une valeur ajoutée en termes d’expérience”, insiste Frédéric Loeb, fondateur de Loeb Innovation.
Reste à convaincre la clientèle. Selon Koovee, 80 % des clients mangent leurs couverts lors de festivals. L’enseigne Spok, séduite par “le côté ludique et anti-gaspillage” des cuillers Koovee, constate néanmoins que les clients peuvent être déroutés. “La PLV est importante pour accompagner la démarche”, glisse Franck Menegaux, responsable communication et développement de Spok. Crrsp a, pour sa part, changé de stratégie récemment : ses emballages comestibles ne seront plus utilisés que “pour des drops”. “Ce n'est pas quelque chose que les gens vont manger tous les jours, pointe Vincent Ledoux. Il ne faut pas trop bousculer les habitudes des consommateurs”.

Publié par Violaine BRISSART