Avec l’inquiétude du nouveau variant et au fil des annonces gouvernementales, le secteur des CHR enregistre des annulations en cascade. Repas d’entreprises de fin d’année, rassemblements d’associations ou congrès, en deux semaines, le secteur des CHR a enregistré un nombre conséquent d’annulations. Ainsi, 65 % des professionnels constatent des annulations pour les semaines à venir, un tiers des établissements estime une baisse de 50 % de leur chiffre d’affaires sur la même période par rapport à 2019 (sondage effectué par l’Umih le 30 novembre).
En ce mois de décembre, crucial pour leur activité, les traiteurs sont touchés de plein fouet. “Tout ce qui est regroupements de personnes, que ce soit pour le business ou les loisirs, est annulé, constate Rémy Guérinot, représentant de la branche traiteur pour l’Umih 85. Depuis deux semaines, nous subissons directement les conséquences des annonces gouvernementales. Les congrès, réceptions, rassemblement d’associations, commandes des municipalités, tout est annulé.” Pour sa part, il estime déjà à 60 000 € la perte sur son chiffre d’affaires pour le mois de décembre. Dans le Vaucluse, même constat : Christian Brunet, lui aussi traiteur, a vu un repas de 600 couverts pour les seniors être annulé par la municipalité du jour au lendemain.
Bien que moins impactée, la restauration traditionnelle sent aussi un frein sur les réservations concernant les repas d’entreprises de fin d’année. “Rien que dans mon restaurant, j’ai déjà enregistré trois annulations de groupes”, constate Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Umih Paca. “Certaines entreprises recommandent à leurs salariés de ne pas aller au restaurant de peur qu’ils se contaminent”, poursuit Patrice Mounier, président de l’Umih 84. À cela s’ajoute désormais l’incitation au télétravail qui engendre un ralentissement d’activité pour les établissements situés dans les quartiers de bureaux.
En réponse au sondage réalisé par l’Umih, 75 % des établissements déclarent enregistrer une baisse de chiffres d’affaires, et ce, dans toutes les régions de France. “C’est très compliqué pour les hôteliers qui n’ont pas eu les mêmes mesures que la restauration, rappelle Patrice Mounier. Dans le Vaucluse, les établissements ruraux subissent de plein fouet ce climat anxiogène. La fréquentation est déjà très calme et le peu de réservations qu’il y a sont annulées. Certains hôtels ont fermé le week-end dernier faute de clients, c’est du jamais vu en décembre. D’autres projettent de fermer en janvier et février, en attendant que ça passe.”
Les professionnels de la montagne s’inquiètent eux des modifications des conditions de validité du pass sanitaire, et les restrictions imposées à la mobilité internationale qui pourraient freiner la venue des clientèles étrangères.
Les organisations professionnelles unies appellent l’État à rétablir le fonds de solidarité et accompagner économiquement les entreprises du secteur.
Publié par Marie TABACCHI
lundi 13 décembre 2021