Pénurie de personnel, RTT, TVALes gros dossiers de la profession Pénurie ! Cette année, le mot était sur toutes les bouches. Le constat est dur : les salariés quittent la profession et les jeunes choisissent d'autres métiers. L'hémorragie commence au sein des CFA. Du coup, le renouvellement des générations semble être compromis. Pourtant, plusieurs études montrent que le personnel de la restauration aime son métier, mais il se sent mal-aimé, mal payé et mal considéré. Un mal-être grandissant dont la majorité des professionnels, des formateurs et des enseignants sont conscients. Déjà, des remises en cause des conditions d'exercice de ce métier apparaissent. De toute façon, les professionnels n'ont pas vraiment le choix, poussés par la mise en place de la loi Aubry. 39 heures, 35 heures, l'année 2000 a enregistré quelques avancées, trop lentes pour certains, trop rapides pour d'autres coincés par le surcoût salarial engendré par cette réforme. Pour alléger la facture, certains patrons et syndicats ont donc pensé à la réduction de la TVA de 19,6 % à 5,5 %. Une revendication qui a trouvé peu d'écho auprès des pouvoirs publics, mais qui a rassemblé plus de 8 000 personnes lors de la manifestation du 16 octobre dernier à Paris. |
En 2000, La France a fait figure de précurseur et de moteur au sein de l'Union européenne pour lutter contre l'ESB. L'OMS sonne l'alarme mondiale.
Pour mieux évaluer l'étendue de l'ESB en France, le gouvernement a mis en place en
août 2000 un programme pilote de dépistage de l'ESB (Encéphalopathie Spongiforme
Bovine). Ce programme prévoit de tester 48 000 bovins de deux ans et plus (bovins morts
de mort naturelle, bovins euthanasiés et bovins abattus d'urgence pour cause d'accident).
Les premiers tests révèlent des cas d'ESB. Les Français s'inquiètent de voir grimper
chaque semaine le nombre de cas d'ESB détectés mais continuent à consommer de la
viande. La panique s'installe le 21 octobre quand Carrefour fait retirer de la
commercialisation 1 tonne de viande bovine provenant d'un troupeau où un animal malade a
été détecté lors du contrôle vétérinaire avant l'abattage.
Les Français n'ont plus confiance dans le système d'épidémio-surveillance. Certains
établissements scolaires décident de supprimer la viande des menus. Les restaurants
spécialistes de la viande annoncent des baisses de fréquentation et de CA de 10 à 20 %.
La filière viande annonce une chute des ventes de 50 %. Le 14 novembre, la France décide
d'interdire l'utilisation des farines pour tous les animaux, même les animaux de
compagnie, et tente de convaincre les pays de l'Union européenne d'adopter la même
décision. Les pays récalcitrants, ceux qui se disaient indemnes d'ESB, se voient
contraints de suivre la France dès le 4 décembre. En effet, des cas d'ESB ont été
rapidement détectés sur leur territoire, suite aux tests de dépistage qu'ils ont
commencé à entreprendre.
Dépistage de l'ESB sur les bovins de plus de 30 mois
Le 13 décembre, en réponse à une étude anglaise qui prétend démontrer que le cheptel
bovin français est plus contaminé que le cheptel bovin anglais, Lionel Jospin avait
annoncé que le dépistage de tous les bovins de plus de 30 mois abattus en France
commencerait
le 1er janvier 2001, avec un objectif de 20 000 animaux testés par semaine. Au moins 13
laboratoires devraient être opérationnels d'ici la fin du mois de janvier. Le coût de
chaque analyse est évalué à 500 francs, qui paiera ? Le consommateur, la filière
viande ou les grandes surfaces ?
Bernadette Gutel
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L'HÔTELLERIE n° 2700 Hebdo 11 Janvier 2001