L'événement
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Près de 5 000 camions
espagnols se sont trouvés bloqués par le barrage de l'Umih à la frontière espagnole,
lundi 5 mars. Venus de Haute-Vienne, d'Aveyron et des 5 départements du
Languedoc-Roussillon (Gard, Hérault, Lozère, Aude et Pyrénées-Orientales), ce sont
plus de 500 professionnels qui ont occupé dès 5 heures du matin le péage autoroutier du
Boulou (P0), occasionnant rapidement de nombreux bouchons. Détournés sur des
itinéraires secondaires ou des aires de stationnement, les nombreux poids lourds qui
circulent habituellement sur cet axe ne pouvaient que constater la paralysie totale du
trafic au lever du jour. "Nous sommes prêts à tenir le temps qu'il faudra et à
rester ici plusieurs jours", assure le vice-président de l'Umih Aveyron, Claude
Balthazar, entouré d'une délégation de son département. "Ceux qui n'ont pu se
joindre à nous aujourd'hui vont venir nous relever dès demain mardi. Nous sommes plus
que jamais déterminés à ne pas lâcher prise tant que le gouvernement n'aura pas
satisfait nos revendications sur la baisse de TVA à 5,5 % pour la restauration
traditionnelle", ajoutait Claude Balthazar. Réunis autour de braseros et de
plateaux de victuailles, les restaurateurs s'informaient de l'évolution de la situation
sur les différents points de blocage avant d'évoquer leur ras-le-bol. "En
restant sourds à nos demandes légitimes, les pouvoirs publics nous contraignent à
adopter la manière forte alors que nous avons toujours refusé d'envisager cette
extrémité. C'est à l'heure actuelle la seule alternative pour nous faire entendre",
lançait de son côté un des responsables de l'Umih présents sur le barrage, le Catalan
Alain Bastus.
Amertume au sein des troupes quelques heures plus tard. Pendant que Jacques Privat,
président régional, convoqué avec les présidents départementaux chez le préfet pour
apprendre le refus officiel de Laurent Fabius de recevoir les manifestants, les forces de
police donnaient l'assaut. Quelques blessés, un restaurateur victime d'une crise
cardiaque, autant de découragement de la part des restaurateurs qui, vers 20 heures, en
apprenant que leurs collègues du Gard étaient en train de prendre l'apéritif à Nîmes
à L'Impérator, à la suite d'une assemblée générale du syndicat, maintenue malgré la
manifestation, baissèrent les bras et rentrèrent dans leur maison.
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L'HÔTELLERIE n° 2708 Hebdo 8 Mars 2001