Umih 37 à Tours
La chambre de l'industrie hôtelière d'Indre-et-Loire n'entend pas lâcher prise sur la TVA et le temps de travail. Elle sort revigorée d'une décision du tribunal.
Avec 800 adhérents et un
taux de syndicalisation qui dépasse les 50 %, la chambre de l'industrie hôtelière
d'Indre-et-Loire est à la fois puissante et revendicative. On l'a vu une nouvelle fois
lors de la dernière assemblée générale tenue à la chambre de commerce de Tours où se
retrouvaient plusieurs dizaines d'adhérents, mais aussi les responsables du tourisme
départemental, les proviseurs des lycées Bayet et Chaptal, la nouvelle directrice du CFA
de Tours, Christine Lecoq, Bernard Quartier, le président régional des métiers de
l'hôtellerie, le président de la CCI et même le préfet du département, Dominique
Schmitt. L'union nationale, de son côté, était représentée par Francis Attrazic,
président de la Fédération nationale de la restauration française et par Philippe
Delterme, responsable du service social-emploi-formation à l'Umih. Le président
départemental, Alain Lévesque, estime toujours que "la profession manque de
considération". Mais il a pourtant un motif de satisfaction avec les décisions
de justice qui donnent raison aux professionnels contre l'administration. Ainsi, le patron
d'une discothèque de Tours, Les Trois Orfèvres, avait 'bénéficié' l'an passé d'une
fermeture administrative et d'une poursuite pour discrimination raciale à l'encontre de
SOS Racisme. Pourtant, le tribunal administratif d'Orléans a annulé la décision de
fermeture prise par le préfet et a condamné l'Etat à verser des dommages et intérêts
au patron de la discothèque. Celui-ci vient également d'être relaxé au pénal. "Si
ça continue, ironise Alain Lévesque en se félicitant de cette décision, il
faudra bientôt créer SOS cafés-restaurants". Michel Dunoyer, président des
discothèques, comprend d'autant moins les poursuites administratives et pénales que la
profession a fait des efforts significatifs : signature d'une convention avec le MRAP,
formation des portiers, lutte contre la drogue et l'alcoolisme, dialogue avec la police et
SOS Racisme, et prochaine rédaction d'un règlement des conditions d'accès. Autre bonne
nouvelle apportée par Yannick Bellanger, président des hôteliers : les bons résultats
de l'année 2000 avec un TO en hausse de 2 % dans le département (56,7 %) comme à Tours
(61,7 %). Mais tout n'est pas si bien orienté. Président des restaurateurs, René
Pommier s'inquiète ainsi de la réduction du temps de travail : "Nous ne sommes
pas opposés aux 39 heures, mais avec un calendrier adapté et des aides indispensables à
la survie de nombreux établissements." Pour les cafetiers, Guy Blanchard
dénonce le 'racket du PMU' avec un nouveau système de retenues sur commissions.
De son côté, Jean-Michel Forest, secrétaire général de la chambre, insiste sur
l'inertie syndicale dans le département avec la difficulté de mobiliser les troupes lors
de grandes manifestations. Et celles-ci ne sont pas terminées comme l'a annoncé Francis
Attrazic : "La TVA est un combat juste, une mesure d'égalité. Même si nous ne
sommes pas des spécialistes de l'action de rue, nous allons y retourner."
63 % d'offres d'emploi satisfaites
Il a également fait le point sur deux dossiers en progression : la création d'un
certificat de qualification professionnelle qui devrait être obligatoire pour toute
reprise d'établissement hôtelier, et le processus de labellisation des Maîtres
restaurateurs avec un seul restaurant labellisé dans le département. Pour la première
fois depuis longtemps le préfet du département était présent à cette assemblée
générale pour "montrer la considération des pouvoirs publics pour cette
profession". Il a particulièrement insisté sur les problèmes de formation :
"Les difficultés de recrutement augmentent avec la baisse du chômage. Les vraies
réponses se trouvent dans la formation et l'image de la profession. Aujourd'hui, 63 %
seulement des offres d'emploi sont satisfaites dans votre secteur, alors que 50 % des
contrats d'apprentissage connaissent une rupture. C'est un vrai problème, il faut se
mettre autour d'une table et en discuter afin d'améliorer l'attractivité de l'appareil
de formation et de votre profession." Situation plus difficile pour les
discothèques : "Dès lors que les éléments constitutifs d'un délit de
discrimination raciale auront été retenus, l'établissement sera automatiquement fermé."
Mais là encore, le préfet, comme la profession, prônent le dialogue et la concertation
pour traiter ce "vrai problème".
J.-J. Talpin
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L'HÔTELLERIE n° 2718 Hebdo 17 Mai 2001