Chaîne Le Méridien
Le sort de la chaîne hôtelière, fondée par Air France en 1972, bascule à nouveau.
Il y a quelques semaines à
peine, la banque japonaise d'investissements Nomura avait été désignée comme meilleur
candidat à la reprise des hôtels Le Méridien, propriété du Britannique Compass Group.
Dans ces conditions, le verdict définitif ne pouvait guère créer de surprise. Au final
d'ailleurs, il n'y en a pas eu. La vente de la chaîne Le Méridien s'est en effet
achevée, vendredi 25 mai dernier, au bénéfice du conglomérat japonais Nomura. Cette
opération, qui porte sur 150 hôtels haut de gamme (dont 38 propriétés, 77 contrats de
management, 13 franchises et un partenariat avec Nikko International), s'élève à 1,9
milliard de livres, soit 3,15 milliards d'euros.
Restant soumise au feu vert de la Commission européenne, cette acquisition va se
concrétiser d'ici six semaines par la fusion de Meridien Hotels et Principal Hotels,
petit groupe hôtelier comprenant 17 hôtels (14 en Grande-Bretagne, 2 à Copenhague et 1
à Amsterdam) repris par Nomura en janvier 2001. Cette nouvelle entité sera financée par
un tour de table composé de différents partenaires : Nomura International plc's
Principal Finance Group (227 millions de livres), la Royal Bank Private Equity, la Royal
Bank of Scotland (100 millions de livres), Alchemy Investment Plan (35 millions de
livres), Abbey National Treasury Services (15 millions de livres) et Juergen Bartels (10
millions de livres). Le reste du financement s'effectuant via des contrats de lease-back
ainsi que la vente de murs de certains sites. A ce sujet, la Royal Bank of Scotland a
d'ores et déjà racheté 12 établissements Le Méridien pour un montant avoisinant les
1,25 milliard de livres.
Juergen Bartels
Sur le plan du management, le groupe Meridien Hotels disposera d'un état-major de haute
volée avec pour président Guy Hands, pour directeur général Juergen Bartels (plus de
40 ans d'expérience au sein de grandes chaînes hôtelières telles qu'Inter-Continental,
Ramada, Holiday Inn, Westin Hotels, et plus récemment patron de Starwood Hotels &
Resorts Worldwide), et Bernard Lambert.
De quoi aisément accélérer la croissance de celle qui fut successivement aux mains
d'Air France, du Britannique Forte puis de Granada Group et enfin de Compass. Il n'en
demeure pas moins vrai que Le Méridien se porte déjà plutôt bien réalisant l'an
passé un chiffre d'affaires de 493 millions de livres et un bénéfice net d'exploitation
de 170 millions de livres. La chaîne mène en outre son petit bonhomme de chemin à la
vitesse grand V depuis quelques années : 40000 cham-
bres dans 55 pays.
19 unités ont ainsi vu le jour en 2000 de l'Afrique à la Lituanie en passant par
l'Egypte et la Hongrie. 19 autres sont programmées de 2001 à 2002 parmi lesquelles
figurent Le Méridien Chicago, Le Royal Méridien au Caire, Le Méridien Cochin en Inde...
Autant d'implantations qui ont suscité bon nombre d'envies au sein des groupes hôteliers
internationaux. L'Américain Marriott, le Français Accor et même le Britannique Hilton
se sont intéressés de près au dossier Méridien.
En attendant, Compass a donné raison au plus offrant. Ce qui, au bout du compte, lui
permet avec la vente de Posthouse, celle d'Heritage et de London Signature d'empocher la
jolie cagnotte de 3,26 milliards de livres.
C. Cosson
L'ancien directeur général de Starwood Hotels, Juergen Bartels, a participé à
hauteur de 10 millions de livres dans le rachat de la chaîne.
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L'HÔTELLERIE n° 2720 Hebdo 31 Mai 2001