Restauration à Marseille
C'est sur le Vieux Port, en lieu et place de la brasserie le New York, que s'est installé Hippopotamus. Le troisième restaurant de l'enseigne dans la région après Plan- de-Campagne et Aubagne.
Décidément, la cité
phocéenne a le vent en poupe. Après des années de léthargie, voire d'assez mauvaise
santé, l'hypercentre-ville est dopé par une politique municipale affirmée et l'arrivée
d'enseignes nationales de restauration comme Buffalo Grill, Bistro Romain ou, depuis le
début de l'année, Hippopotamus. Si certains Marseillais en éprouvent de la nostalgie en
ayant l'impression que leur ville perd de son âme, d'autres mettent en avant les côtés
positifs. Après tout, seule une ville en marche peut séduire les grandes marques.
La première étape de l'arrivée de l'enseigne du Groupe Flo s'est d'abord faite en
périphérie, au début de l'année 1999. Le restaurant, situé entre Aix et Marseille,
dans la zone commerciale géante de Plan-de-Campagne (250 000 m2 de surface de vente, 5
000 salariés, 380 enseignes), a tenu ses promesses. Installé sur 500 m2, il affiche 15
MF de chiffres d'affaires HT, emploie 30 personnes et propose 160 couverts. Il constitue
incontestablement le meilleur emplacement du site, puisqu'il est accolé au multiplex
Pathé avec lequel il propose des formules cinéma. Cet emplacement 'idéal' le met
d'ailleurs en position de force pour affronter la crise. En septembre, cette zone
commerciale, dont le succès repose en grande partie sur l'ouverture dominicale (on parle
de 20 à 30 % du CA réalisé ce jour), devra peut-être rentrer dans le lot commun.
'Ulcérée' par une exception qui dure depuis plus de 30 ans, la Sociam, l'association des
commerçants et artisans marseillais, est montée au créneau. Roger Mongereau, son
président, a attaqué, devant le tribunal administratif, les arrêtés préfectoraux de
dérogation. La situation est en stand-by jusqu'en septembre, date à laquelle une
décision définitive devrait être prise, au vu d'une étude en cours de réalisation.
Pour Pizza Paï, Bistro Romain, Quick, McDo, Cafétéria Casino... les conséquences sont
difficiles à évaluer. Ils risquent de perdre une partie d'une clientèle habituée à
venir, le dimanche, de tous les coins du département et même au delà, pour faire leurs
achats à Plan-de-Campagne. Selon Pierre Cassagne, le directeur général d'Hippopotamus, "la
fermeture dominicale devrait peu affecter Hippo puisqu'il travaille surtout avec les
clients du Pathé et qu'il refuse des clients." A suivre.
Le centre-ville
Deuxième étape : après Plan-de-Campagne, Hippopotamus a récidivé à la Valentine, à
l'est de Marseille. Ouvert fin 1999, le deuxième restaurant de l'enseigne s'est
installé, selon le format type (500 m2, 160 couverts), à côté d'un autre multiplex. Il
a réalisé 12 MF de CA l'an passé, 3 MF de moins que son homologue à Plan-de-Campagne.
Troisième étape de la venue d'Hippopotamus dans les Bouches-du-Rhône, le Vieux Port à
Marseille, à la place du New York dont Monique Venturini, la propriétaire, est entrée
dans l'équipe municipale de Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire.
Ouvert début janvier, après quelques mois de travaux et 8 MF d'investissement, le
restaurant est exploité en location-gérance. Dirigé par Olivier Clerc, 32 ans, qui
avait fait l'ouverture de Plan-de-Campagne, Hippo Vieux Port occupe 500 m2 de locaux sur 2
niveaux, propose 160 couverts et 36 en terrasse. Il emploie 28 personnes et devrait
réaliser 13 à 14 MF HT de chiffres d'affaires.
Après 4 mois d'exercice, Pierre Cassagne est satisfait des résultats. "Malgré
la crise de la fièvre aphteuse, nous tenons nos objectifs et le ticket moyen s'établit
à 124 francs, soit 2 francs au-dessus de Plan-de-Campagne, sans doute à cause de l'effet
limonade de la terrasse." Ouvert 7 jours sur 7, avec une très grande amplitude
horaire (de 8 heures le matin à 0 h 30 en semaine et 1 heure le vendredi et le samedi),
l'établissement du Vieux Port affiche la carte Hippo. Seul changement, un concept de
décoration "plus feutré avec ses chaises en velours rouge et ses tables en bois
clair". En ce qui concerne la clientèle, Hippo Vieux Port, qui n'est après tout
qu'à 15 minutes en voiture de Plan-de-Campagne, fonctionne "dans un autre
monde", selon Olivier Clerc. Il ajoute : "A Plan-de-Campagne, la
clientèle est plus diversifiée et elle vient d'une zone de chalandise très étendue.
Ici, en semaine, à midi, il s'agit d'une clientèle marseillaise d'affaires et, le soir,
de cadres d'entreprises séjournant dans la ville. Nous captons aussi, grâce à la
proximité de l'Opéra, les spectateurs venant dîner après 23 heures." Pour le
week-end, Hippo aimerait attirer une clientèle loisirs même si "la difficulté
est celle du stationnement gratuit, quasiment impossible à trouver".
L'autre problème pointé par Olivier Clerc concerne le personnel. Des 14 salariés de
l'équipe du New York, Hippopotamus en a gardé. Selon Pierre Cassagne, "les
autres sont partis parce qu'ils n'adhéraient pas à notre mode de rémunération, celui
du partage du tronc." Quant aux nouveaux, ils ont été recrutés (par l'ANPE) "avec
un peu plus de difficulté qu'à Plan-de-Campagne". Olivier Clerc ajoute : "Nous
veillons à ce que le service soit à la hauteur des autres Hippo. Ce n'est pas parce que
nous sommes à Marseille, au soleil de la Méditerranée, que le client n'a pas les mêmes
exigences qu'ailleurs. Il doit être servi avec rapidité et efficacité, comme à
Paris." Cette préoccupation rejoint celle de Paul Léaunard, le propriétaire de
la Côte de Buf. "L'arrivée de Buffalo Grill (quasiment en face de son
restaurant, cours Estiennes d'Orves- lire encadré ci-dessus) et d'Hippopotamus doit
conduire les restaurants traditionnels à veiller à la rapidité du service." Une
réflexion frappée au coin du bon sens. De ce point de vue, les professionnels se
retrouvent, qu'ils appartiennent ou non à une chaîne.
D. Fonsèque-Nathan
Dirigé par Olivier Clerc, Hippo Vieux Port devrait réaliser 13 à 14 MF HT de chiffres
d'affaires.
Buffalo Grill en centre-villeBuffalo Grill vient de s'installer Cours Estienne d'Orves, à quelques encablures du
Vieux Port. Quelques mois après Hippopotamus, le groupe a ouvert, le 28 mai, son premier
établissement dans l'hypercentre-ville de Marseille, le 5e dans les Bouches-du-Rhône. Il
s'installe, sur deux niveaux, à la place d'une supérette et du bar La Veilleuse. |
Le train s'arrête enfin à Aix-en-ProvenceElle avait raté le rendez-vous ferroviaire. Un siècle après, une nouvelle gare,
sortie de la garrigue du plateau de l'Arbois, à 10-15 minutes du centre-ville, la fait
entrer dans l'ère des transports à plus de 300 km/h. Voulue par la SNCF, financée par
les collectivités locales, elle rayonne sur un bassin de population de plus de 500 000
habitants et devient le centre névralgique d'une technopole en devenir. Pour la cité du
Roy René, le TGV (7 aller-retour avec Paris) va doper une économie très florissante.
Selon Bruno Genzana, l'adjoint au tourisme, "le TGV est un atout pourle
développement du tourisme de court séjour et d'arrière-saison, axé sur le culturel,
l'art de vivre". |
Marseille à
3 heures de Paris en TGV, le challenge des hôteliers-restaurateurs
Marseille en manque de chambres
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L'HÔTELLERIE n° 2721 Hebdo 7 Juin 2001