Recrutement en Bretagne
Le Télégramme vient de consacrer une page entière, toutes éditions (220 exemplaires), à la crise de recrutement des professions hôtelières en Bretagne.
Bien sûr, le reportage ouvre
sur le problème de charges trop lourdes et du niveau trop élevé de la TVA, qui ne
laissent aucune latitude aux employeurs pour améliorer les conditions de vie des
salariés. Au Syndical de l'industrie hôtelière des Côtes d'Armor, Victoria Mallégol
estime que "du lest autoriserait une revalorisation des salaires dans la
restauration et l'hôtellerie, qui souffrent d'une crise aiguë de recrutement de
main-d'uvre et de personnel qualifié". C'est là, en effet, que le bât
blesse. Le créneau des emplois hôteliers souffre de ses horaires trop élastiques et de
conditions de travail souvent astreignantes, sans parler d'une rémunération jugée peu
motivante par des jeunes. Yves Guéguen, restaurateur à l'enseigne du Vivier à Ploërmel
(Morbihan), chef d'entreprise expérimenté qui emploie une vingtaine de salariés, assure
qu'il ne connaît pas de problèmes d'effectif, mais constate quand même que "depuis
5 ans, je reçois très peu de CV et de candidatures spontanées". Actuellement,
il en compte 5, dont 4 d'étudiants à la recherche de jobs d'été. Directeur du Syndicat
finistérien de l'hôtellerie 29, Thierry Lecomte répète pour la énième fois que si la
pénurie affecte tous les postes, c'est la cuisine qui est la plus touchée. "Avant,
nous avions pas mal de demandes de travail saisonnier formulées par des jeunes revenant
de la montagne. Nous n'en avons presque plus." Dans le Morbihan, une expérience
pilote mer-montagne est menée avec la Savoie. "Cette année, il y a du retard :
25 jeunes employés dans des restaurants de montagne ne sont arrivés que le 15 mai",
précise Jean-François Sarrazin, président de la Maison de l'hôtellerie 56.
Par ailleurs, 12 000 jeunes sont formés bon an mal an dans les établissements
spécialisés morbihannais, mais, déplore Jean-FrançoisSarrazin, "50 % de ceux
qui sont formés dans les lycées, on ne les voit jamais à la sortie". Pour lui,
il est clair qu'il faudrait davantage d'alternance, comme en Allemagne, au lieu des 2 mois
de stage seulement en France. Il annonce, au passage, que cet été une quinzaine de
jeunes Allemands de la région de Cologne viendront en renfort, et que la chambre de
commerce a le projet d'aller former, l'hiver prochain en Roumanie, en Slovénie et à
l'île Maurice, de jeunes gens auxquels seront ensuite proposés des emplois dans le
Morbihan.
A. de Sigoyer
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L'HÔTELLERIE n° 2722 Hebdo 14 Juin 2001