SOS Métier
Une douzaine de chefs vient de se mobiliser aux côtés de l'Each Lyon et de la région Rhône-Alpes. Leur pari ? Trouver une douzaine de jeunes motivés par le métier de serveur en restauration et leur assurer une formation totalement prise en charge.
C'est un constat d'évidence
: on manque de mains dans le métier de la restauration. C'est celui qui s'est imposé à
une douzaine de chefs parmi les plus prestigieux de la région Rhône-Alpes. En janvier
dernier, à l'occasion du Comité des chefs qui les réunit régulièrement à l'Ecole des
arts culinaires et de l'hôtellerie de Lyon à Ecully où ils dissertent des orientations
professionnelles à donner, le débat a été lancé sur le sujet.
Puis l'idée s'est imposée, proposée un mois plus tard à la Région où Fabienne Lévy,
chargée de l'éducation, a eu une oreille attentive et beaucoup de poids pour faire
avancer le dossier. Paul Bocuse, qui déplorait parfois une certaine réticence de
l'institution, s'en est réjoui.
"Il s'agit avant tout de répondre à un vrai besoin de recrutement, mais aussi de
revaloriser l'image d'un métier en faisant comprendre à des jeunes que l'on peut prendre
du plaisir à faire plaisir aux clients. Porteur d'assiettes ne donne pas le sens du
service et ce métier ne s'improvise pas", souligne Paul Bocuse en donnant
l'exemple des Chefs de France à Orlando, où plusieurs centaines de jeunes viennent
découvrir outre-Atlantique les facettes d'un métier qui mérite mieux que son actuelle
image de marque.
"Dans nos maisons, beaucoup venaient sans être du métier et c'est l'un des seuls
secteurs où il n'y a pas de chômage", insiste-t-il.
L'ambition de ce parrainage est donc d'apporter une "formation qualifiante"
au service de la restauration, en profitant d'une période où l'Each Lyon est "désertée"
par ses habituels étudiants partis en stage... "L'objectif de la formation
(N.D.L.R. : 3 mois à l'école à compter du 18 juin) est de donner à de jeunes
étudiants de niveau 4 (titulaires du baccalauréat ou d'un niveau équivalent) un
accès aux métiers de service, de leur transmettre des compétences techniques et
comportementales liées à un métier qui doit être revalorisé", souligne
Hervé Fleury.
3 mois durant, les jeunes sélectionnés sur dossier et après entretien devant un jury,
qui jugera de leur motivation, seront donc formés à l'organisation (environnement,
produits, évolution de la restauration, service), aux techniques professionnelles
(préparation du matériel et mise en place, règles du service, service du vin, gestion
de la facturation) et à l'attitude (sens et règles de l'accueil, communication et vente,
communication en anglais).
"Nous nous sommes adaptés au budget de la Région", dit encore Hervé
Fleury soulignant que, pour les candidats retenus, la formation et l'hébergement seront
totalement pris en charge, les jeunes disposant en outre d'une indemnité correspondant à
30 % du Smic durant leur séjour à l'école qui se prolongera, dans les mêmes
conditions, par un mois de "travail de terrain" chez le parrain retenu.
La suite ? Un emploi en CDI ou, le cas échéant, un contrat de qualification
professionnelle de 6 à 9 mois financé par la Fafih.
J.-F. Mesplède zzz22v zzz54m
© Lyon Reportage/Bécam
Autour de Paul Bocuse et d'Hervé Fleury, directeur de l'Each Lyon, la fine fleur
de la gastronomie régionale : Jean Fleury, Régis Marcon, Michel Troisgros (1er rang) ;
Jean-Paul Lacombe, Pierre Orsi, Jacotte Brazier, Christian Têtedoie, Patrick Henriroux,
Christian Bourillot et Jean-Paul Pignol (2e rang) ; Jean Brouilly, Guy Lassausaie,
Christophe Marguin, Philippe Jousse et Alain Alexanian (3e rang).
La règle du jeuw Qui ? Des jeunes,
garçons et filles, de moins de 26 ans titulaires du baccalauréat ou d'un niveau
équivalent. Dossier à remettre à l'Ecole des arts culinaires et de l'hôtellerie de
Lyon : |
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L'HÔTELLERIE n° 2722 Hebdo 14 Juin 2001