Chaînes hôtelières intégrées
Bien que bénéficiant de taux d'occupation parfois très importants, les chaînes hôtelières intégrées voient un tassement dans la progression de leur activité et surtout une situation en yo-yo comparée à 2000. Pour l'instant, ce sont les prix moyens en hausse qui compensent une stagnation de l'évolution des taux d'occupation, mais cela ne devrait pas durer.
Au regard des 4 premiers mois de l'année 2001, les chaînes hôtelières intégrées en France commencent doucement à vivre un changement sensible dans leur activité. Après les belles années euphoriques des lendemains de crise, amorcées depuis la fin 1996, où les progressions dans les remplissages des hôtels étaient souvent spectaculaires, on assiste à présent à trois phénomènes nouveaux. D'une part, l'évolution dans les taux d'occupation se présente maintenant en yo-yo, contrairement aux dernières années où les flux de fréquentation de clientèles montaient en courbe plutôt régulière. Les hôteliers ont globalement connu un bon début d'année en termes de remplissage de leurs établissements, mais un mois de mars en recul de 1,45 % en nombre de chambres louées par rapport à 2000. Avril a fait l'objet d'un rattrapage dans la demande. On peut penser que cet effet 'montagne russe' devrait se confirmer dans les mois à venir avec une demande orientée par à-coups. D'autre part, on constate une différence de plus en plus marquée dans l'évolution des taux d'occupation entre les enseignes. Certains réseaux voient leur nombre de chambres louées en recul au cumul par rapport à fin avril 2000, tandis que d'autres sont en petite progression. Durant ces dernières années, bien que les enseignes de mêmes catégories obtenaient des scores de fréquentation différents, il y avait globalement une sorte de parallélisme dans leur courbe d'évolution. Ce ne sont d'ailleurs pas forcément les chaînes les plus connues ou les plus denses qui détiennent actuellement les meilleurs scores de progression, contre toute attente.
Phénomène d'essoufflement
On observe des étranglements ici et là. Enfin, d'une manière générale, les enseignes
hôtelières assistent à un tassement dans le nombre de nuitées engrangées. Ce
phénomène d'essoufflement de la demande, d'ailleurs prévu par Coach Omnium pour
l'année 2001 au travers de ses modèles économétriques, s'explique par le fait que les
chaînes, notamment superéconomiques, ont atteint des plafonds dans leur remplissage et
qu'il leur sera difficile de faire beaucoup mieux. Le ralentissement économique, bien que
retardé en France par rapport à ses partenaires européens, provoque l'infléchissement
de la demande hôtelière. Dans un même temps, la généralisation de la RTT en Europe
commence à avoir un effet néfaste - pour l'instant léger - pour le tourisme d'affaires
qui alimente massivement l'hôtellerie de chaînes.
Ce baromètre conjoncturel Coach Omnium sur l'activité des chaînes hôtelières intégrées s'appuie sur un échantillon de 2 273 hôtels en France, pour 179 494 chambres, représentant environ 85 % de l'offre des chaînes. Les données sont exprimées à périmètres comparables, renseignées hôtel par hôtel. Les chiffres sont arrondis, ce qui peut expliquer des écarts dans les progressions. |
Les prix moyens chambre compensent la stabilisation des TO
Pour autant, le tassement dans l'activité de l'hôtellerie ne signifie pas repli. Les
chaînes devraient continuer à bénéficier de bons chiffres pendant quelque temps
encore. Pour l'heure, les recettes des hôtels continuent à bien se comporter
essentiellement grâce à une forte amélioration des prix moyens chambre, qui compensent
ainsi un affaiblissement dans la montée des taux d'occupation. Cette bonne amélioration
des prix moyens est le résultat combiné de sérieux coups de pouce donnés sur les prix
affichés, mais aussi de politiques tarifaires rigidifiées devant la forte demande sur
certaines périodes. Le RevPar est ainsi en hausse de 4,6 % au cumul pour l'ensemble des
chaînes à fin avril 2001 comparé à fin avril 2000, selon le baromètre de Coach
Omnium. Sur ce registre, l'hôtellerie 3 étoiles est toujours en reste par rapport aux
autres catégories, le haut de gamme notamment qui prolonge ses performances de ces deux
dernières années. Si on reste encore attentif au comportement du marché durant les
prochains mois, dont l'entrée dans la saison estivale, les prix affichés devraient faire
l'objet, eux aussi, d'une stabilisation, en même temps que l'on assiste à un
alourdissement de l'inflation. Quant à la restauration des chaînes hôtelières, elle se
trouve en relative stagnation en nombre de couverts servis par jour et par unité par
rapport au premier quadrimestre de l'année 2000, voire en recul de 2 à 4 % pour certains
opérateurs. Les tickets moyens sont globalement en situation stationnaire.
Cette activité en dents de scie de l'hôtellerie de chaînes devrait donc se poursuivre
avec un mois de mai qui, à cause des ponts et d'une météo favorable, se présente
déjà comme très passable. Avant de découvrir les statistiques sous quelques jours, qui
confirmeront ou non cette estimation des exploitants.
M. Watkins
Pour l'heure, les recettes des hôtels continuent à bien se comporter.
Fin avril 2001 | Fin avril 2000 | Evolution | |
0 & 1 étoile | 76,3 % | 75,8 % | + 0,5 pt |
---|---|---|---|
2 étoiles | 63,7 % | 63,3 % | + 0,4 pt |
3 étoiles | 61,7 % | 61,5 % | + 0,2 pt |
4 étoiles | 74,1 % | 73,1 % | + 1,0 pt |
Moyenne générale | 69,9 % | 69,4 % | + 0,5 pt |
Baromètre conjoncturel Coach Omnium |
Fin avril 2001 | Fin avril 2000 | ||
Evolution | |||
---|---|---|---|
0 & 1 étoile | 132,90 F | 127,20 F | + 4,5 % |
2 étoiles | 218,60 F | 208,60 F | + 4,8 % |
3 étoiles | 318,20 F | 308,00 F | + 3,3 % |
4 étoiles | 623,50 F | 586,00 F | + 6,4 % |
Moyenne générale | 321,70 F | 308,40 F | + 4,6 % |
Baromètre conjoncturel Coach Omnium |
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L'HÔTELLERIE n° 2722 L'Hôtellerie Économie 14 Juin 2001