Bretagne, Pays-de-la-Loire
Pour les professionnels bretons et ligériens (habitants des Pays-de-la-Loire), l'année 2000, avec sa suite de contrariétés, restera dans les annales. En cette nouvelle saison 2001, l'effet Erika s'est atténué, de bons chiffres sont au rendez-vous et les acteurs touristiques espèrent beaucoup de l'été à venir.
Un an après, les dégâts liés au naufrage de l'Erika sont chiffrés. Selon l'étude effectuée par le cabinet Mazars & Guérard, le secteur du tourisme en Pays-de-la-Loire et en Bretagne, pour l'année 2000, aurait enregistré une perte de 3 milliards de francs, dont un tiers pour l'hébergement et 400 millions de francs pour les bars-restaurants. La saison 2000 fut effectivement éprouvante et riche en rebondissements ou plutôt en... tuiles pour les professionnels du tourisme. Le printemps avait été marqué par les effets désastreux de la pollution pétrolière sur la fréquentation touristique. Le mois de juillet ne vit pas beaucoup les rayons du soleil, tandis que septembre fut bloqué par les manifestations contre la hausse des prix de l'essence. Le baromètre conjoncturel commandé par le CRT des Pays-de-la-Loire a révélé que les professionnels du tourisme de la région étaient entre 3 et presque 7 sur 10, selon la branche d'activité, à considérer que la saison estivale 2000 avait été décevante, voire catastrophique pour eux. Les baisses d'activité enregistrées étaient de l'ordre de 17 % en moyenne pour les hébergements par rapport à la saison 1999. Les résultats étaient en recul de 30 % en moyenne pour les hébergements situés sur le littoral.
Optimisme de rigueur
Aussi, c'est avec grand espoir que les professionnels du tourisme débutent cette nouvelle
saison qui s'annonce plutôt heureuse. Les conséquences de la marée noire, contrairement
à ce qui a pu être craint, se sont déjà estompées et ne semblent pas avoir de grandes
répercussions sur le début de la saison 2001. D'après la nouvelle enquête
conjoncturelle de Coach Omnium menée auprès des professionnels des Pays-de-la-Loire,
près d'1 personne interrogée sur 2 a enregistré une fréquentation supérieure à celle
de l'an passé pour le mois d'avril. De même, depuis le début de la saison, la
fréquentation générale, toute branche d'activité confondue, aurait augmenté de
l'ordre de 5 % par rapport à 2000 d'après l'ensemble des acteurs touristiques des
Pays-de-la-Loire. Accalmie de la médiatisation, plages nettoyées et vacances de Pâques
enjouées, le mois d'avril marque le début d'une saison que les professionnels abordent
de manière optimiste. Il faut noter que cette bonne fréquentation se ressent bien plus
sur les départements côtiers (+ 8 % pour les hôtels, campings et résidences), les
mêmes qui avaient le plus souffert l'année dernière. Les acteurs touristiques
interrogés de l'intérieur des terres se plaignent, quant à eux, des conséquences
négatives du mauvais temps et de la psychose médiatisée de la fièvre aphteuse sur la
fréquentation de début de saison. Par ailleurs, ce sont les prestataires les plus
touchés la saison passée qui enregistrent les plus belles progressions : les résidences
de tourisme (+ 19 %) et les centres de thalassothérapie (+ 27 %).
Difficile de faire des prévisions fiables
Nul ne peut encore prévoir les résultats de fréquentation des régions sinistrées par
la catastrophe pétrolière pour l'été 2001. "La saison 2001 s'annonce pour
l'instant meilleure que 2000, il semblerait toutefois que l'on ne retrouve pas tout à
fait la fréquentation de 1999. Mais, il faut rester vigilant car les habitudes de
réservation changent et les clients se décident de plus en plus à la dernière minute
ou sur un coup de tête. Difficile de faire des pronostics", remarque-t-on à
l'observatoire régional de tourisme de Bretagne. L'enquête auprès des professionnels
ligériens nous laisse également optimistes. Sur les mois de juillet et août, plus d'1
interviewé sur 2 constate une hausse significative des réservations dans son planning
par rapport à la même période en 2000. Même si les Français semblent mieux se
présenter au rendez-vous que les étrangers. Les plus confiants sont les campings (60 %
ont plus de réservations qu'en 2000), les résidences de tourisme (4/5 affichent un
planning très favorable), mais également les meublés. Le nombre de pessimistes est en
recul, hormis du côté des inondés situés dans les secteurs ruraux qui restent encore
attentistes.
E. Georges
Ce sont les prestataires les plus touchés la saison passée qui enregistrent les
plus belles progressions.
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L'HÔTELLERIE n° 2722 L'Hôtellerie Économie 14 Juin 2001