Fédération régionale de l'Umih Auvergne
Le label Qualité Auvergne ajoute un sujet de grogne chez les professionnels de la région. Il se rajoute à la baisse de la TVA, à la réduction du temps de travail, etc.
Les hôteliers-restaurateurs
de la fédération régionale de l'Umih Auvergne sont mécontents. Ils n'ont pas mâché
leurs mots lors de leur dernier conseil d'administration. Pour le label Qualité Auvergne,
André Giral (Saint-Flour) et Jean-Marie Cistrier (Châtelguyon) ont annoncé à leurs
collègues que la commission de certification allait évoluer et 'évincer' certains des 6
membres représentant la profession. En effet, le label doit s'agrandir aux campings,
accueils d'enfants, restaurants, sites Internet... Le conseil d'administration d'Aucert
(Auvergne certification) - l'organisme chargé de la mise en uvre de la
certification - doit demander aux hôteliers de laisser des sièges aux autres secteurs
concernés. En effet, il n'est pas question d'augmenter le nombre de représentants de la
commission pour ne pas alourdir ses travaux.
En conséquence, le président André Bouyssou a décidé d'envoyer un courrier au conseil
régional d'Auvergne, initiateur du projet Qualité Auvergne, pour demander "qu'à
l'unanimité, l'hôtellerie et ses représentants soient maintenus et que la commission
reste intacte". Tandis qu'André Giral regrettait que la Qualité Auvergne doive
s'appliquer à tout le monde de la même façon. "C'est les mêmes bases pour un 1
étoile ou un 4 étoiles."
Caractère déloyal
Jean Leclerc, secrétaire de l'Umih Puy-de-Dôme, a rappelé les modalités d'attribution
du label Restaurateurs de France, en précisant l'éventualité d'une passerelle avec les
restaurateurs Qualité Auvergne. Toujours à l'encontre de la région, Georges Julien,
président de l'Umih Puy-de-Dôme, a attiré l'attention des participants sur le "caractère
déloyal des Auberges de Pays, qui sont subventionnées par les pouvoirs publics et pour
lesquelles les couples de gérants s'acquittent d'un loyer défiant toute
concurrence". Il s'agit des affaires lancées avec l'appui d'une municipalité
propriétaire des murs et subventionnées par la région Auvergne.
Sur toutes les 'appellations' actuelles, Michel Huguet, de Néris-les-Bains, a fait
remarquer que "la clientèle ne tient pas toujours compte de ces classements ou
labels qui satisfont surtout les fonctionnaires qui les mettent en place. Qu'est ce
qu'un Anglais, un Allemand ont à faire de la Qualité Auvergne ? Et si chaque région
lançait son label ? C'est aberrant." Il a ajouté que, malheureusement, "ce
n'est pas un texte, une réglementation qui va faire venir des touristes". Pour
lui, l'hôtellerie est synonyme de développement économique. Elle génère des chiffres
d'affaires beaucoup plus élevés que les autres secteurs d'hébergement touristique. "Prenez
4 Logis de France dans ma ville : ils pèsent 10 millions de francs et une trentaine
d'emplois."
Sur la question des subventions, Jean-Michel Chavarochette, président de l'Umih Allier,
s'est souvenu de ses parents agriculteurs qui, petit à petit, ont été grignotés par
des aides et primes en tout genre. "L'Etat, l'Europe, nous refont le même coup
aujourd'hui. On veut nous mettre dans un carcan parce que nous, les indépendants, nous
gênons."
Puis, André Bouyssou a appelé à la vigilance. "Avec l'écotaxe, les pouvoirs
publics veulent frapper toutes les entreprises consommatrices d'énergie (eau,
électricité). Et nous en faisons partie. Nous risquons donc de subir ce nouvel
impôt." Et les participants ont évoqué d'autres questions comme la réduction
du temps de travail, l'âge de la retraite, les manifestations pour une baisse de la TVA
de mars dernier, etc.
P. Boyer
Georges Julien, président de l'Umih Puy-de-Dôme, Jean-Michel Chavarochette,
président de l'Umih Allier et André Bouyssou, président de l'Umih Cantal et Auvergne.
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L'HÔTELLERIE n° 2723 Hebdo 21 Juin 2001