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C'est la saison des festivals

Ça rapporte quoi d'y participer ?

L'été, la Côte d'Azur regorge de festivals, auxquels sont bien souvent associés hôteliers et restaurateurs... Une participation qui n'est pas forcément synonyme de bénéfices considérables. Alors, quelle attitude adopter ?

"La rencontre s'est faite assez naturellement, parce que nous étions proches du site, et que nous avions une capacité suffisante pour proposer aux festivaliers un nombre de chambres important", constate Frédérique Prat, secrétaire de direction du Méridien Garden Beach de Juan-les-Pins (06), partenaire depuis 1995 du festival Jazz à Juan. L'établissement hôtelier a trouvé un accord avec l'office de tourisme, l'organisateur de la manifestation : "Nous réservons pour les artistes et les journalistes un contingent d'une cinquantaine de chambres à un prix très préférentiel - plus de 50 % de réduction -, sur les 125 que compte l'hôtel. En échange, notre logo figure sur les affiches, les brochures publicitaires et nous bénéficions d'une page de pub dans le programme officiel." Pourquoi cette implication du Méridien Garden Beach, en pleine saison touristique (du 15 au 23 juillet pour l'édition 2001) ? "C'est important d'être présent dans la vie de la ville. Le festival en est à sa 41e édition, c'est un événement majeur à Juan, et nous sommes attachés à cette participation. Mais nous sommes également partenaires d'autres manifestations, qui n'ont bien sûr pas la même ampleur, mais qui créent de l'animation au cours de l'année."

Proposer des animations parallèles
Chaque soir du festival, après les concerts, l'hôtel propose 'un bœuf' : "Un orchestre joue près du bar, et nous invitons les musiciens, qui reviennent du concert, à le rejoindre, ce qu'ils font très régulièrement. Evidemment, ce ne sont pas forcément les têtes d'affiches, et ils participent plus ou moins longtemps, en fonction de leur heure de départ, mais c'est un très bon moment. Et puis, chaque année, nous proposons d'autres nouveautés : par exemple, pour ce festival, les clients de l'hôtel pourront réserver leurs places par courrier et elles leur seront livrées ici. Nous accueillons également une expo photos-peintures sur le thème du jazz. A la fin du festival, l'artiste fera une importante vente aux enchères à l'intérieur de nos locaux..." Même souci dans l'arrière-pays niçois, où une association organise depuis 4 ans Les Baroquiales, un festival de musique baroque dans plusieurs villages : "Nous avons demandé aux hôteliers-restaurateurs de participer, en décorant ou en se costumant, et de proposer des menus baroques, et ils jouent le jeu", explique-t-on du côté de l'organisation. Ils sont en effet une quinzaine à prendre part au festival du 29 juin au 8 juillet, à Sospel, Breil-sur-Roya, la Brigue, des communes nettement moins connues des touristes que les plages du littoral.

Les retombées dépendent de la renommée
"Je participe au festival depuis que j'ai repris l'hôtel, il y a 3 ans", explique Ingrid Berg, propriétaire de l'hôtel-restaurant Le France à Sospel. "Avec un menu baroque à 145 francs et des décorations sur ce thème. Mais je dois reconnaître que cela n'a pas des retombées énormes, surtout au niveau de la restauration. J'ai plus de réservations pour l'hôtellerie, avec parfois des personnes qui restent pendant la période entière." Un petit plus appréciable pour ses 11 chambres. "Une animation de ce type, c'est un atout, mais il faut forcément du temps pour la faire connaître. Je vois tous les ans des gens arriver et dire : on ne savait pas qu'il y avait ce festival, c'est bien." Même remarque pour le restaurant Bellevue à Saorge, tenu par Marc et Michèle Hugo : "Il y a 4 ans, alors que nous venions d'acheter, ma femme a décidé de s'impliquer à l'occasion du festival en composant un menu avec des plats d'époque. Nous pensions attirer plein de monde, nous avions prévu 10 kg d'estouffade, et nous avons tout jeté. On avait dû en vendre deux portions. Nous continuons parce que nous pensons qu'il est intéressant de participer, et que ma femme aime bien faire cette cuisine différente. Mais, il n'y a qu'un seul concert ici, il est en milieu d'après-midi, alors la majorité de la clientèle s'échappe. Et ceux qui restent ne prennent pas toujours le menu baroque, ils préfèrent les plats qu'ils connaissent déjà." Des questions dont le comité d'organisation a conscience. Sa présidente, Katia Chanson, qui travaille au CRT Riviera-Côte d'Azur, essaie d'en tenir compte : "Le festival est jeune, il lui faut certainement un peu de temps pour atteindre une bonne notoriété. Mais il faut voir que les personnes qui viennent assister aux concerts ne seraient peut-être jamais allées dans ces villages, et qu'elles peuvent y revenir et consommer par la suite. D'ailleurs certains se plaignent que nous amenons trop de gens." Difficile de contenter tout le monde.


Le Méridien Garden Beach à Juan-les-Pins.

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L'Hôtellerie n° 2726 Hebdo 12 Juillet 2001


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