Fumeurs, non-fumeurs
Si chacun tente de faire au mieux avec la loi Evin, les bars ont encore des progrès à faire. Mieux organisés, les restaurants et les hôtels appliquent plus facilement la loi. C'est en tout cas ce qui ressort d'un rapport réalisé par l'Association des nouveaux consommateurs.
La loi Evin, dite antitabac, a soufflé ses 10 ans
dans un statu quo relatif. L'ANC (Association des nouveaux consommateurs), dans un rapport
dirigé par Michel Gay, a récemment évalué les conséquences de son application.
Celle-ci constate que "la protection des non-fumeurs est de mieux en mieux
pratiquée", mais rappelle, parallèlement, que les "demandes des fumeurs
et des non-fumeurs sont parfaitement admissibles, et doivent faire l'objet de la même
attention". Pour l'ANC, par exemple, "l'absence d'espaces fumeurs,
notamment dans les entreprises et les lieux publics, est anormale et participe au
non-respect des droits des non-fumeurs".
La bonne mise en place de la loi dans les CHR varie en fonction du type d'établissement.
En bas du tableau, les bars, qui sont, souligne Michel Gay, des "lieux de détente
que l'on fréquente souvent pour se relaxer, souvent entre épicuriens" et dans
lesquels les "interdits sont très mal vécus". Espaces non-fumeurs
inexistants, mal signalés, pas signalés du tout, cendriers placés dans la zone
non-fumeur... Les cafés ont encore des progrès à faire, semble-t-il. L'ANC refuse
toutefois l'utilisation de "mesures draconiennes" à leur encontre,
préférant s'appuyer sur une "prise de conscience collective de la nécessité de
bonnes pratiques et du respect mutuel entre fumeurs et non-fumeurs." Une "solution"
qui ne peut, selon elle, "s'instaurer que dans la durée."
Les restaurants, dans leur ensemble, respectent mieux les textes. Le mariage fumée et
plat gourmand n'est pas des plus heureux et de nombreux fumeurs réguliers font
aujourd'hui d'eux-mêmes l'impasse au cours du repas. Avec une clientèle plus facile à
gérer, l'application de la loi n'en est que plus aisée.
Les hôtels ont un souci différent. Il s'agit pour eux d'appliquer la loi dans les
parties communes et de désigner un quota de chambres fumeurs. Sachant qu'ici, la "présence
de cendrier dans une chambre non-fumeur" n'est pas prise comme une incitation à
fumer, mais "s'explique par des raisons de sécurité et de préservation du
mobilier."
La courtoisie du Choix
Depuis un peu plus de deux ans maintenant, pour réfléchir à une bonne application de la
loi, certains professionnels ont fait appel à La Courtoisie du Choix, un programme
développé à l'international par l'IH&RA (International Hotel & Restaurant
Association). Ce programme, précise les responsables hexagonaux, "permet d'offrir un
accueil personnalisé des fumeurs et des non-fumeurs dans chaque établissement avec la
souplesse nécessaire pour répondre tout à la fois aux attentes du législateur et aux
souhaits de la clientèle". Son intérêt réside dans une approche pratique avec un
volet ventilation adapté. L'établissement bénéficie d'un audit complet. La Courtoisie
du Choix pose, en outre, le principe d'une "définition souple et pertinente des
espaces fumeurs et non-fumeurs" et d'une "communication axée vers la
clientèle." 500 hôtels et restaurants français ont actuellement adhéré avec
satisfaction à ce programme. La bonne application de la loi Evin n'est donc pas
impossible.
Contact :
Tél. : 01 45 23 90 69
Fax : 01 45 23 90 72
S. Soubes zzz32
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L'Hôtellerie n° 2726 Hebdo 12 Juillet 2001