Il suffit d'observer les
habitudes alimentaires des vacanciers dans les stations balnéaires pour voir combien les
temps ont changé... Décidément, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était...
Hier encore, dès le mois de janvier, les hôteliers recevaient par courrier, les
premières réservations pour la saison. Des courriers d'habitués qui venaient en
famille, passer 2 à 3 semaines au bord de la mer, à la montagne et ce, en pension
complète s'il vous plaît ! Bien sûr, à la réservation, était joint un chèque
d'arrhes qui permettait aux hôteliers-restaurateurs d'assainir une trésorerie toujours
délicate à gérer quand on est saisonnier ! L'hôtelier décidait alors de tout pour ses
clients, du détail du menu, qui offrait d'ailleurs rarement de choix, des horaires de
services, de l'emplacement à table... De la pension de famille à l'établissement de
standing, c'était une constante, la saison s'organisait ainsi ! Heureux professionnels de
l'époque qui, malheureusement, ne connaissaient pas leur bonheur et se plaignaient quand
même, ils se battaient alors contre le contrôle des prix et les nouvelles normes qui
leur imposaient des robinets mélangeurs sur les lavabos ! Là était leur combat et ils
savaient se faire entendre ! En attendant, ils assuraient leurs marges, économisaient sur
les investissements, ne comptaient pas les heures de travail, et assuraient ainsi une
remarquable rentabilité de leur affaire sans pour autant être d'excellents
gestionnaires.
Ce temps-là est bel et bien révolu, heureux temps jadis. La réglementation s'est
enrichie, les contrôles se sont affinés et les clients ont beaucoup changé !
Aujourd'hui, tous ceux qui se refusent à prendre en compte les nouvelles contraintes
réglementaires ou qui se refusent à intégrer les nouvelles habitudes de vie de leurs
clients sont voués à une disparition plus ou moins rapide. Refuser de s'adapter à leur
demande, c'est implicitement décider de se retirer de ce métier. Si ce secteur a
toujours mis la tradition en exergue, ce n'est pas pour autant qu'il doive son succès à
une attitude passéiste. Ce n'est qu'en évoluant, en proposant de nouvelles formules, en
offrant de nouveaux services, que les entreprises ont progressé, hier comme aujourd'hui.
Imposer aux clients un mode de fonctionnement qui ne lui convient pas ne peut que le faire
fuir. Obliger les clients à un minimum de temps de séjour, à choisir la pension
complète, voire la demi-pension, est une attitude aujourd'hui dépassée. C'est de
liberté, de changement, de variété de l'offre qu'ont besoin les clients maintenant. Une
nouvelle demande pas nécessairement facile à satisfaire, c'est vrai. Mais aucun service,
aucun produit ne peut faire l'impasse sur le point essentiel qu'est la satisfaction du
client et ce, dans le respect d'une réglementation. Incontestablement, il est de plus en
plus difficile d'être chef d'entreprise dans ce secteur !
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2728 Hebdo 26 Juillet 2001