Le marché hôtelier d'Amiens (80)
Le marché hôtelier amiénois progresse depuis 3 ans. L'offre, pléthorique en hôtellerie économique périphérique d'Amiens, reste relativement modeste au centre d'Amiens, notamment en 3 étoiles. Accor recherche un emplacement en centre-ville.
Amiens est une capitale régionale encore en devenir, en tout cas en pleine progression. Le désenclavement avec l'autoroute A 16 Paris-Calais, et la toute récente A 29 Saint-Quentin-Amiens, est largement achevé. Le maire, Gilles de Robien, une pointure de taille nationale, a de l'avis général, fait progressé l'agglomération sur tous les plans. L'université est désormais bien implantée, et ses installations en style campus 'au vert' servent aussi de centre de congrès. La rocade périphérique - dont le bouclage à quatre voies se termine - est semée sur tout son parcours de zones industrielles ou commerciales bien remplies, et aussi, à peu près aux mêmes endroits, de toutes les marques possibles d'hôtellerie économique. Le centre-ville a été très heureusement réhabilité avec, en particulier, un quartier Saint-Leu et des bords de Somme aux restaurants pleins à craquer dès que se montre le soleil. La ville est aussi, avec une forte saisonnalité, un centre de passage touristique avec trois types d'attractions : le centre, avec l'une des cathédrales majeures de France, les hortillonnages, l'un des plus étonnants centres de maraîchage européens et les cimetières militaires de l'empire britannique. Dans les trois cas, la clientèle anglophone est évidemment fondamentale. L'évolution des ventes du Novotel Amiens Est montre clairement une montée en gamme progressive de toutes les clientèles, d'affaires comme de tourisme.
Résultats en hausse
Dans cette ville de tradition ouvrière, capitale d'une immense région agricole,
l'offre en 3 étoiles est limitée. On compte 94 chambres au Novotel situé à l'est de la
ville en périphérie, et des hôtels de tradition familiale en ville, le confortable
Carlton (24 chambres) rue Noyon, la principale artère commerciale, le Grand Hôtel
Univers (41 chambres), bel emplacement rue Noyon également et potentiel intéressant,
peut-être en attente d'investissements. C'est tout. Le centre-ville propose également un
Relais Mercure, un Ibis (94 chambres) et un Holiday Inn Express (60 chambres) en 2
étoiles. Les chaînes volontaires de forte notoriété ne sont pas présentes. Depuis 3
ans, les performances du Novotel Est, le plus gros porteur, ne cessent de progresser. Les
objectifs visent 480 F de prix moyen en 2001 avec un taux d'occupation de l'ordre de 63 à
64 %, et un RevPar proche des 300 F. Ces chiffres, qui peuvent paraître très faibles aux
Parisiens et à des hôteliers de grandes métropoles provinciales, sont corrects, "surtout
pour une année où les nouvelles des intempéries ont repoussé les touristes sur
d'autres itinéraires, même quand les inconvénients n'étaient pas réels",
observe Denis Pierrel, directeur de l'établissement. Les week-ends d'hiver restent
difficiles, c'est ce qui fait réellement chuter les chiffres. Par ailleurs, la ville
refuse des demandes en semaine, notamment en juin et septembre. Accor cherche un
emplacement en plein centre-ville, sans que la marque, Novotel ou Mercure, ne soit pour le
moment choisie. Cela permettrait, pense Frédéric Josenhans, directeur des opérations
Nord, Normandie, Picardie et Champagne-Ardenne du groupe, de débloquer le marché des
congrès et séminaires limité par une offre hôtelière insuffisante. "Amiens a
un côté satellite de Paris ou de Lille. Cela bride d'un côté, mais constitue une
opportunité de l'autre. La présence d'un nouvel hôtel en centre-ville ne devrait gêner
l'hôtel de périphérie qui garderait ses atouts", commente encore Frédéric
Josenhans. La décision est à venir dans quelques mois. Ouverture probable fin 2003 ou
début 2004.
A. Simoneau zzz36c zzz70
Frédéric Josenhans, directeur des opérations au nord de Paris, et Denis
Pierrel, directeur de l'hôtel (en partance au 1er août). Un besoin en centre-ville.
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L'Hôtellerie n° 2732 Hebdo 23 Août 2001