Tarn
Après avoir lancé sur sa propriété une activité de loisirs basée sur les promenades à dos d'âne, Francis Vincens souhaite élargir son concept. Il cherche un investisseur pour développer un complexe restauration et hôtellerie.
Avec l'âme d'un passionné, Francis
Vincens, VRP pendant la semaine dans une entreprise qui commercialise des engrais
agricoles, passe son temps libre à entretenir les 13 hectares dont il a hérité. Une
partie est boisée avec trois étangs, l'autre est occupée par un élevage de 22 ânes.
Depuis 1995, cet homme tente de réhabiliter l'âne après avoir créé la race du
Lugagnol, issue du croisement de la race du Grand Noir du Berry et de l'âne Gris du
Portugal. Cet âne en devenir - car il faut 7 générations successives pour que la race
soit définitivement reconnue - porte le nom de la petite commune de Lugan où vivent 200
habitants, à 12 km de Lavaur dans le Tarn. Autour des premières portées du Lugagnol,
Francis Vincens a littéralement imaginé à sa propre mesure un parc de loisirs sur sa
propriété (située à 4 km de la sortie n° 6 de l'autoroute A 68) avec une aire de
pique-nique, un point de rencontre pour les pêcheurs autour des étangs où il projette
d'installer prochainement une cascade, des promenades à dos d'âne sur un circuit balisé
de 1 km, ainsi qu'une piste de boulodrome. Une clientèle familiale, de même que des
enfants encadrés par des centres de loisirs, viennent ici, de la mi-mars à la fin
novembre, pour sillonner les chemins tracés au cœur de la verdure sur le dos des
équidés. "J'ai créé un concept dans lequel les visiteurs sont libres de se
promener en louant un âne à la journée. Les gens que nous accueillons ici,
principalement les familles, veulent être tranquilles, et redécouvrir cette communion
avec la nature. Il faut faire rêver les gens", explique Francis Vincens.
Un marché potentiel avec Toulouse
L'asinerie installée à l'Etang de la Treille attire les visiteurs - près de 8 000
l'an dernier et 10 000 attendus cette année avec une moyenne de 400 personnes le
week-end, selon le propriétaire -, et semble porter ses fruits notamment avec une
clientèle toulousaine (la Ville rose est à 30 km de Lugan par l'autoroute A 68). "J'ai
commencé à communiquer en 1996. Notre documentation est disponible à l'aéroport de
toulouse-Blagnac, dans les jardineries près des hypermarchés de Portet-sur-Garonne et
Labège, ainsi qu'à la Cité de l'Espace. Les Franciliens qui logent dans le Tarn en
chambre d'hôte viennent aussi l'été. L'âne est le moteur de tout cet ensemble, et je
reçois régulièrement des demandes pour des mariages ou des séminaires que je ne peux
satisfaire par manque de structure. Seul avec mon épouse, je ne peux tout faire. Je dois
passer à la vitesse supérieure", constate Francis Vincens. Cet ancien
marathonien attend avec impatience le moment de sa préretraite, "pour basculer
dans cette activité". Francis Vincens, qui voit toujours plus loin, est prêt
aujourd'hui à vendre une partie de ses 13 hectares. Il espère trouver un investisseur
séduit par l'installation d'un complexe restauration-hôtellerie et par la promotion des
produits issus du terroir. "Je veux rester sur mon terroir, mais je suis ouvert à
toute proposition dans la mesure où un futur gestionnaire serait prêt, de par son
projet, à respecter le site et la nature. Ce serait pour moi un bon compromis",
remarque le propriétaire de l'asinerie qui a eu déjà quelques contacts avec des
restaurateurs.
Francis Vincens songe également à franchiser le nom Le Lugagnol. En 1995, la marque a
été déposée auprès de l'Institut national de la propriété industrielle, ce qui
permettra de décliner à terme le logo sur des produits dérivés (vêtements,
chaussures, coutellerie, produits vétérinaires, produits en cuir...). zzz22v zzz36v zzz70
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L'Hôtellerie n° 2732 Hebdo 23 Août 2001
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