N'en plaise au Premier ministre
de la France et quitte à avoir un discours anxiogène, c'est bien l'insécurité et
l'impossibilité de mettre en place les 35 heures dans les petites entreprises qui
préoccupent aujourd'hui les hôteliers, les restaurateurs et les cafetiers français. Et
ce n'est pas vraiment les discours et les analyses sociologiques des politiques qui les
rassureront... Quand le quotidien est fait d'agressions sur vos clients installés
tranquillement en terrasse dans des endroits parfaitement fréquentables. Quand leurs
voitures garées sur votre parking, pourtant fermé, sont régulièrement dévalisées.
Quand à la sortie des bagages de leur véhicule, devant votre hôtel, le moindre motard
qui passe est considéré comme un voleur potentiel. Quand la caisse de votre restaurant,
de votre bar, à la fermeture, après plus de 15 heures de travail de l'ensemble d'une
équipe, vous est ravie sous le nez par quelques malfrats et que les forces de police
contactées refusent de se déplacer et se contentent d'enregistrer votre plainte parmi de
très nombreuses autres... Comment ne pas considérer que le phénomène d'insécurité
est grandissant, même si, quand vous vous installez au volant de votre voiture, vous
pouvez dans la même journée être arrêté et verbalisé plusieurs fois parce que vous
n'avez pas attaché votre ceinture, ou que tout simplement, à Paris, vous avez emprunté
pour décharger votre marché devant votre restaurant, les couloirs à autobus !
Comment être chef d'entreprise aujourd'hui et gérer un hôtel, un café, un
restaurant, sans être franchement angoissé par la situation de blocage qui persiste
entre ministère, organisations patronales et syndicats de salariés en matière de
réduction du temps de travail ? Comment ne pas envisager l'avenir avec anxiété et se
contenter du discours apaisant d'un Premier ministre qui évoque, comme solution miracle
à la réduction du temps de travail, une augmentation du quota d'heures
supplémentaires...
De toute évidence, ce qui inquiète le plus les chefs d'entreprise aujourd'hui, c'est le
décalage qui existe entre l'analyse qui est faite par les politiques et la réalité
économique et sociologique de leur entreprise.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2734 Hebdo 6 Septembre 2001
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