Auvergne
Globalement, les hôteliers-restaurateurs en Auvergne n'ont pas ressenti d'ondes de choc après les attentats de New York, sauf dans les établissements haut de gamme. Malgré tout, la plupart d'entre eux restent inquiets.
Le Château de Codignat dans
le Puy-de-Dôme (4 étoiles, 1 macaron Michelin, Relais & Châteaux) a été touché
de plein fouet. "Nous travaillons avec la centrale de réservations Relais &
Châteaux, et notre clientèle habituelle de septembre et d'octobre, c'est les Américains,
souligne le directeur, Denis Lesage. Nous sommes très dépendants des étrangers.
Heureusement, nous fermons le 4 novembre en tant que saisonniers. Cela nous permettra de
voir venir." "Nous avons enregistré une vingtaine de désistements",
reconnaît Régis Marcon (Auberge et Clos des Cîmes à Saint-Bonnet-le-Froid, en
Haute-Loire ; Relais & Châteaux, 2 macarons Michelin). Mais il ajoute : "Nous
sommes plutôt inquiets, surtout très attentifs, pour voir comment les choses vont
évoluer maintenant." Cet avis est partagé par bon nombre de ses collègues.
Gilles Bettiol, président des Toques d'Auvergne, signale des annulations chez quelques
restaurateurs, et craint de revivre le ralentissement de la guerre du Golfe. "Nous
n'avons pas enregistré de conséquences directes dans le Cantal. Nous avons très peu de
touristes américains. Mais clients et professionnels ont été choqués. En cas de
riposte américaine, il pourrait y avoir des problèmes et une baisse de l'activité
économique et touristique", souligne pour sa part André Bouyssou, président
des Umih Auvergne et Cantal.
"Nous n'avons rien ressenti d'anormal pour l'instant, ni sur les repas d'affaires,
ni sur les réservations, note Michel Sabot, président des Logis de France de
l'Allier, mais il est un peu tôt pour voir tous les effets de ces événements."
Les Américains de Michelin
"Nous ne sommes pas vraiment inquiets pour l'instant", fait remarquer
pour sa part Marcel Livertout (Grand Hôtel Montespan-Talleyrand à
Bourbon-l'Archambault). Mais en cas de conflit, les conséquences pourraient être
négatives. Il a accueilli 6 ou 7 touristes américains cette année. Au Sofitel Célestin
de Vichy, le directeur, Bruno Deronne, n'a ressenti aucune retombée car sa clientèle
étrangère ne vient pas des Etats-Unis.
A l'hôtel Mercure de Clermont-Ferrand, Claude Ganancia signale deux annulations et 2 ou 3
personnes bloquées par la fermeture des aéroports aux États-Unis. Il accueille des
techniciens, ingénieurs ou directeurs américains qui travaillent pour Michelin, tout
comme l'Holiday Inn Garden Court. "Nous avons de 5 à 20 clients Michelin par
semaine, et nous n'avons pas de retombées prévues dans l'immédiat. On ne nous a rien
communiqué de particulier", soutient David Bouquet, directeur de l'Holiday Inn.
Joël Brosson, Hôtel des Puys Arverne à Clermont-Ferrand, qui a noté des départs
différés suite au blocage aérien, craint aussi un ralentissement économique. Tout
comme Philippe Boismenu, directeur de la Soghest : "Nous sommes très inquiets
pour la fin de l'année si le tassement économique s'amplifie. Nous réalisons 80 % de
notre chiffre d'affaires avec la clientèle d'affaires." La société compte 12
hôtels répartis dans toute la France, avec en plus une activité d'expertise et de
gestion.
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Denis Lesage, directeur du Château de Codignat (Puy-de-Dôme), avec le chef Stéphane
Dupuy. L'établissement a été touché de plein fouet par les retombées de l'attentat de
New York.
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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001