Conjuguer vie familiale et vie professionnelle
Les élèves en restauration évoquent la difficulté de conjuguer vie professionnelle et vie familiale. Début de réponse avec Nathalie Vigier.
Le Marché de Nathalie : ouvert le lundi, mardi, mercredi midi et le jeudi, vendredi et samedi midi et soir, propose une petite terrasse dans une rue piétonne du centre de Clermont-Ferrand.
Nathalie a su faire
les choix qui, de toute évidence, étaient bons pour elle. C'est à l'enseigne du Marché
de Nathalie qu'on peut la rencontrer, rayonnante. Nathalie Vigier a lancé son restaurant
en 1997. Sortie en 1984 de l'école hôtelière de Chamalières, elle a passé un an dans
le groupe Accor, puis un an et demi aux côtés de ses parents, restaurateurs dans
l'Yonne. Pendant cinq ans, elle a tenu la restauration dans un club de remise en forme à
Rennes avant de revenir en Auvergne. Installée à Clermont-Ferrand depuis 1991 avec un
mari informaticien et trois garçons, elle a d'abord travaillé dans la formation avant
que l'envie de s'installer ne la prenne. En contact avec les entreprises, elle ressent le
besoin, elle aussi, de tenir son affaire, mais pas à n'importe quel prix, pas dans
n'importe quelles conditions : elle veut préserver sa vie familiale et s'épanouir dans
son projet professionnel. Tout un programme !
"Il me fallait un endroit en centre-ville pour avoir une clientèle d'affaires et
des touristes. C'est le seul moyen de libérer dimanches, jours fériés et soirées. Je
ne voulais pas non plus racheter une grosse affaire", explique-t-elle, et va
alors mener ses recherches vers une reprise de commerce en liquidation. La Table
Gourmande, dans la vieille ville, est en situation critique. Rachetée en mai 1997, elle
devient Le Marché de Nathalie deux mois plus tard.
L'aventure commence à deux personnes et sept services dans la semaine : le midi du lundi
au samedi plus le vendredi soir. Après un an, un premier pas est franchi : une embauche
et l'ouverture de deux soirs supplémentaires, le jeudi et le samedi. Les affaires
tournent bien. Une troisième personne rejoint l'équipe.
En direct du marché
Le nom de l'établissement, Le Marché de Nathalie, trouvé par son mari, donne un côté
familial à l'affaire, apprécié par les clients : "Tout le monde m'appelle
Nathalie." Et il correspond aussi à un fonction-
nement particulier. "J'achète tout au marché Saint-Pierre, le principal marché
de la ville, à cent mètres de chez moi", explique Nathalie Vigier. "C'est
peut-être un peu plus cher que chez les grossistes, mais j'ai zéro stock, pas de
problème de conditionnement, pas de déchets. Par exemple, s'il me manque deux raies,
j'envoie quelqu'un en acheter, et si tout le monde est coincé, le poissonnier peut même
me les livrer. Et puis, à force, les commerçants me font des prix et ils me conseillent
efficacement. Bien sûr, le soir certains produits peuvent faire défaut, mais les clients
comprennent et excusent cela parfaitement."
Aujourd'hui, Nathalie Vigier ne regrette rien. "Le plus important, comme je le
souligne devant les élèves de BTS, il faut savoir ce que vous ne voulez pas faire. Avec
l'expérience de mes parents, je souhaitais voir le feu d'artifice du 14 juillet et passer
le réveillon de Noël avec mes enfants."
Nathalie Vigier : "J'ai cherché à m'installer en centre-ville pour
pouvoir travailler la semaine, mais ni les dimanches, ni les jours fériés."
Un tiers du chiffre d'affaires le samedi
Bien sûr, tenir un restaurant demande aussi des efforts, de la disponibilité. "Les
employés ont tous leurs deux jours de repos. Ce n'est pas mon cas. Je suis polyvalente,
alors en cas d'absence, de problème d'organisation, c'est le patron qui s'y colle. Et les
fins de semaine sont dures", raconte-t-elle. Pour preuve, le samedi représente
37 % du chiffre d'affaires, autant que les jeudis et vendredis réunis, alors que les
lundis, mardis et mercredis midi n'apportent que 25 % des recettes. "Donc nous
avons bien besoin des soirées du début de semaine pour récupérer. Et je trouve qu'il
faut respecter les loisirs de chacun et avoir autre chose que le travail dans la tête."
Avec son équipe, soit cinq personnes aujourd'hui, Le Marché de Nathalie réalise 1,6 MF
de chiffre d'affaires avec des tickets moyens à 100 F le midi et 200 F le soir. Tous les
produits travaillés sont frais. Sur la carte, il y a quatre entrées dont du foie gras
maison, une ou deux salades, un ou deux plats à base de poisson ; quatre poissons dont
L'aile de raie au saint-nectaire ; quatre viandes parmi lesquelles boeuf, veau de lait,
volaille, pigeon, magret, etc. Les assortiments comprennent trois ou quatre légumes
différents. Les pâtisseries sont concoctées sur place.
Au final, les affaires marchent bien et la vie de famille se porte à merveille. Zzz68v
P. Boyer zz18p
Le Marché de Nathalie
4, rue des Petits Gras
63000 Clermont-Ferrand
Tél. : 04 73 19 12 12
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L'Hôtellerie n° 2736 Supplément Formation 20 Septembre 2001