Lycée de Sarre-Union en Alsace
Une section hôtelière au lycée de Sarre-Union, dans une rurale du Bas-Rhin, est en voie de réalisation. Former des jeunes aux professions de l'hôtellerie dans une région rurale éloignée des grands axes touristiques, tel est le challenge que relèvent les élus d'Alsace Bossue. Bientôt le lycée de Sarre-Union (Bas-Rhin), situé à la pointe ouest de l'Alsace, possédera une section hôtelière.
Le dossier chemine dans les instances de l'Académie du Bas-Rhin et de la région Alsace. "Nous espérons que ce projet que nous appelons de nos vux se réalisera dans les deux prochaines années, selon les prévisions que nous a communiquées l'Education nationale", précise Alfred Séné, restaurateur à la retraite, secrétaire du Groupement des hôteliers-restaurateurs d'Alsace Bossue. Pour les 40 chefs de restaurants, de bars et d'hôtels des cantons ruraux de Sarre-Union et Drulingen, cette section signifie l'espoir de maintenir les jeunes talents au pays. Avec une classe de CAP répartie sur 2 ans, elle représente un potentiel de 60 élèves qui effectueront des stages dans les entreprises locales. Lors de leur assemblée générale annuelle, les professionnels se sont engagés à offrir autant de places de stagiaires. Le contexte économique local ne leur permet pas encore d'envisager les perspectives de recrutement à l'issue des études.
Une terre de passage sans infrastructures touristiques
En effet, l'Alsace Bossue n'attire ni les professionnels ambitieux, ni des flots de
touristes. Appendice de l'Alsace enfoncé dans le plateau lorrain, privé de sites
prestigieux, la région ne possède d'ailleurs pas d'office de tourisme. Les deux
communautés de communes d'Alsace Bossue et du pays de Sarre-Union n'ont entamé que ces
dernières années des efforts de sensibilisation en faveur du tourisme.
"L'Alsace Bossue, contrairement aux Vosges du Nord toutes proches, n'est pas une
région touristique. Sans réelle infrastructure hôtelière, elle n'est qu'un lieu de
passage", remarque Jean-Louis Clauss, président des CHR du Bas-Rhin. Les
instances de l'organisme départemental ne s'opposent pas au projet. "Nous
soutenons nos collègues, mais sans grand enthousiasme, car cette section pourrait retirer
quelques apprentis des centres strasbourgeois." Les initiateurs du projet ne
veulent pas faire de la concurrence au CFA d'Illkirch, et comptent sur le soutien des
associations de parents d'élèves pour motiver des jeunes ruraux vers la restauration en
leur proposant des formations de proximité. Mais l'Alsace Bossue peut-elle offrir des
stages de haut niveau et des débouchés ? Ne va-t-elle pas avoir la mauvaise surprise
dans quelques années de constater qu'elle a beaucoup investi pour former ses jeunes,
mieux aguerris alors pour quitter la région et aller se vendre ailleurs ? La question
reste posée.
O. Berthelin zzz68v
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L'Hôtellerie n° 2736 Supplément Formation 20 Septembre 2001