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EMPLOI

L'emploi dans le tourisme en PACA

JEU QUASI-ÉGAL AVEC L'INDUSTRIE

Pour la première fois, l'Insee passe au scanner les emplois salariés liés au tourisme. Cette étude (*) est la première étape d'une analyse approfondie d'un secteur économique peu reconnu.

Jusqu'à ce jour, les statistiques de l'emploi salarié reposaient sur des estimations. Une situation que Patrick Mennucci, président du CRT PACA, juge d'autant plus insupportable que le budget de 40 MF, alloué au tourisme par le conseil régional (dont il est le vice-président), "n'est pas à la hauteur d'un secteur faisant quasiment jeu égal avec l'industrie pour le nombre d'emplois". Le contrat de plan Etat-Région lui a permis de commander une étude à l'Insee.
Les résultats viennent de sortir. Même s'ils ne concernent que les chiffres à fin 1998, ils serviront de base sérieuse à toute réflexion. Ils devraient être actualisés dès cette année et complétés par trois études complémentaires sur les non salariés, les problèmes de recrutement, et enfin, l'analyse des pluri-actifs.
L'Insee a scindé son étude en deux. Elle a évalué les emplois salariés liés aux activités strictement touristiques. D'autre part, elle a cerné les emplois. Au total, cela représente entre 44 700 et 133 500 personnes, et 5 à 10 % de l'emploi salarié régional. Quelle que soit la fourchette retenue, PACA figure au deuxième rang national (hors Paris), derrière la Corse.

34 500 emplois touristiques
Il s'agit de l'emploi lié à l'hébergement, aux remontées mécaniques et au thermalisme. Soit 34 500 salariés en moyenne annuelle, avec une pointe à 45 300 l'été.
Avec 4 300 établissements, l'hôtellerie est le plus gros employeur : 24 100 salariés en moyenne avec une forte saisonnalité - l'emploi en haute saison (30 000 personnes) est 1,6 fois supérieur à l'emploi en basse saison. Les autres hébergements (maisons familiales, centres et villages de vacances, gîtes...) représentent 6 900 salariés avec une forte saisonnalité. Ils sont 2 fois plus nombreux en été qu'en période basse. Côté campings, l'emploi varie entre 960 et 3 200 salariés avec une pointe en juillet et août. Les remontées mécaniques emploient jusqu'à 2 400 personnes en hiver et moins de 500 après avril. Quant au thermalisme, il emploie 450 personnes en moyenne.

30 000 à 80 000 emplois dans les autres activités
Dans ce domaine, l'emploi salarié induit par l'activité touristique est très difficile à cerner. Comment, dans les restaurants, les commerces, les services, etc., savoir ce qui ressort du tourisme ? L'Insee navigue entre 2 fourchettes, imputant au tourisme tout ou partie de l'emploi selon l'activité et la saisonnalité. Au final, les auteurs de l'étude arrivent à un résultat allant de 27 300 à 79 600, dont 11 800 à 31 200 dans la restauration.
Au-delà des chiffres bruts, l'étude met en évidence la forte concentration des emplois dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, principalement dans la zone littorale. Ces 2 départements représentent 56 % du total en basse saison et 65 % en haute saison. Autre constat : 20 % des emplois sont liés au tourisme dans les Hautes-Alpes contre 5 % à peine dans les Bouches-du-Rhône. Dans la zone de montagne (8 200 à 10 000 salariés), le tourisme représente une importance vitale : entre 29 et 37 % de l'emploi total. Ce chiffre va jusqu'à 50 % en haute saison, le long du Verdon. Il semble justifier la volonté de Patrick Mennucci de faire reconnaître le tourisme comme capital pour la région et obtenir les financements appropriés à la réalité.  

Salariés jeunes, saisonniers, peu qualifiés et moins bien payés que les autres
L'Insee analyse aussi la structure des emplois pour les 82 000 personnes exerçant leur activité principale dans les activités strictement touristiques. Les résultats sont les suivants : 30 % des salariés sont des saisonniers avec des pointes atteignant 70 % pour les remontées mécaniques, 28 % dans la restauration et 24 % dans l'hôtellerie. Autre caractéristique, les salariés sont jeunes : 27 % ont moins de 26 ans (16 % ailleurs), particulièrement dans la restauration (40 %), ce qui s'explique par le recours important à l'apprentissage. Les emplois sont peu qualifiés : 60 % des salariés sont des employés (75 % pour les femmes et 83 % chez les saisonniers) contre 40 % dans le reste de l'économie. Le recours au temps partiel est plus développé qu'ailleurs : 30 % sont déclarés à temps partiel (58 % des femmes) contre 20 % dans les autres secteurs. Enfin, les salariés du tourisme sont, officiellement, moins bien payés que les autres (4 % de moins). La fourchette de salaires est cependant plus resserrée, en particulier en ce qui concerne l'écart homme-femme. A condition égale, les employées reçoivent 6 % de moins que les hommes. Ailleurs, la différence est double.
D. Fonsèque-Nathan zzz70 zzz54o

(*) Voir Sud Insee n° 41, juillet 2001, et n° 42, septembre 2001

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