Les incendies du Castellet
La commune du Castellet (Var) vient d'être victime du plus gros incendie de l'été. Directement touché par ce sinistre, le Restaurant de l'Auberge d'Arbois a subi d'importants dommages. Déterminés, les propriétaires ont rouvert 2 jours après, au milieu d'un paysage apocalyptique.
Malgré le déploiement de
200 véhicules et 14 bombardiers d'eau, les quelque 800 pompiers, mobilisés sur les
communes varoises du Castellet et du Beausset, ont dû lutter pendant presque 12 heures
pour maîtriser le plus gros incendie de l'été. Attisé par des vents soufflant en
rafales à près de 70 km/h, ce feu d'origine indéterminé, parti dans l'après-midi du
dimanche 16 septembre, a ravagé environ 1 500 hectares de forêt et de garrigue. Au
lieu-dit Le Camp, entre 150 et 200 personnes ont dû quitter les campings et les villas.
Le soir, une maison désaffectée et une salle de restaurant ont brûlé. Dans les six
campings évacués, plusieurs dizaines de bungalows, caravanes ou tentes ont été
détruites par les flammes. La semaine précédente, un premier feu avait touché la
commune détruisant plus de 800 hectares de végétations.
"Une heure avant que le feu atteigne notre domaine, nous avions déjà évacué
nos clients, au total une trentaine de personnes, des habitués qui passent ici leur
week-end. Ils ont quitté les lieux calmement, sans paniquer. Pourtant, la peur de devenir
une torche vivante était bien présente. Vont-ils oser venir ici une prochaine fois ? Je
me le demande... C'était horrible, et je ne sais pas si ce souvenir s'effacera rapidement
des esprits. Des années de travail sont parties en fumée en seulement quelques heures
sans que j'aie pu faire quoi que ce soit... Et encore, on a eu de la chance puisque ça
s'est passé au mois de septembre", explique Jean-Jacques Hovhanessian,
propriétaire du Camp du Castellet, dit aussi domaine d'Arbois, un espace de 7 hectares
comprenant un camping, un restaurant d'une centaine de couverts et une discothèque.
De sérieux dommages
Ici, un hectare de terrain a été dévasté, soit une douzaine de mobile homes et une
vingtaine de caravanes. Toutes les installations électriques sont aussi endommagées
obligeant les structures à fermer jusqu'à la prochaine saison. A quelques centaines de
mètres du domaine, Jean-Jacques Hovhanessian est propriétaire d'un autre restaurant
baptisé Restaurant de l'Auberge d'Arbois.
Cet établissement traditionnel, d'une capacité de 100 couverts, ouvert toute l'année, a
subi lui aussi des dommages. Mais à force de courage, Jean-Jacques Hovhanessian a rouvert
les portes de son établissement deux jours après l'incendie. "C'est là que je
me suis vraiment rendu compte de l'importance d'une approche personnalisée avec les
clients. Les lettres et appels de soutien que j'ai reçus de mes clients fidèles m'ont
beaucoup aidé. A l'avenir, nous allons certainement renforcer encore l'aspect proximité
dans notre manière de faire notre métier."
La clientèle locale au rendez-vous. Et les touristes ?
"C'était impressionnant. La devanture du restaurant, les baies vitrées et toute
la construction en bois a explosé. Finalement, seule une dizaine de mètres carrés du
restaurant a brûlé. C'était presque un soulagement par rapport à l'importance du bruit
qui laissait imaginer le pire", souligne ce restaurateur, visiblement inquiet
pour l'avenir de son établissement. Fidèle à cet endroit, en particulier pour son cadre
ombragé et propice au repos, la clientèle locale était au rendez-vous, malgré les
circonstances, pour la réouverture du Restaurant de l'Auberge d'Arbois. La question qui
reste vraiment en suspend concerne l'attitude de la clientèle touristique. "La
destination du Castellet attirait de nombreux touristes et des hommes d'affaires, sans
parler des mariages. Aujourd'hui planté au milieu d'un paysage de désolation avec vue
sur les arbres brûlés et les gazons séchés, le restaurant ne peut compter que sur ses
habitués. A moins qu'on arrive à tout réparer d'ici la prochaine saison... Nous
comptons beaucoup sur la municipalité, ne serait-ce que pour replanter les arbres et
redonner rapidement au site son aspect boisé. D'ici là, l'ensemble de notre équipe
continue à nettoyer pour préparer au mieux l'avenir", indique Jean-Jacques
Hovhanessian, qui se dit très touché par la solidarité et l'engagement de son
personnel. Une opération, montée par l'office de tourisme, laisse pourtant espérer.
Baptisée 'Un franc, un arbre', elle s'appuiera sur la solidarité des habitants du
Castellet et du Beausset, et devrait permettre de collecter une partie des fonds
nécessaires pour la replantation des forêts dévastées. zzz22v
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1 500 hectares de végétation ont brûlé.
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L'Hôtellerie n° 2738 Hebdo 4 Octobre 2001