Voilà plusieurs années que Guy Saias peaufine l'image de l'établissement 4 étoiles de la rue de Rivoli. Quelque 70 MF ont été consacrés à ce dessein.
Il
ne se passe pas un seul jour sans qu'un agent immobilier ou des acheteurs potentiels ne
lui demandent si son hôtel ne serait pas à vendre. "Certains essayent même de
me joindre à mon domicile personnel", précise Guy Saias. Des démarches qui
risquent encore de rester vaines un long moment. Propriétaire du Clarion Saint-James
& Albany, au 202 de la rue de Rivoli à Paris, aux côtés de deux autres familles
françaises, cet ancien ingénieur des Ponts et Chaussées ne souhaite effectivement pas
mettre son établissement sur le marché.
Dotée de 202 chambres réparties sur 5 corps de bâtiments, ordonnées autour d'un jardin
et de cours intérieures, l'ancienne demeure des ducs de Noailles (estimée entre 600 et
800 millions de francs) a pourtant de quoi intéresser le chaland, notamment étranger. Un
hôtel 4 étoiles, d'une superficie avoisinant les 14 700 m2 en plein cur de la
capitale, cela ne court guère les rues parisiennes aujourd'hui.
Pas question malgré tout de succomber aux propositions alléchantes. D'autant que Guy
Saias s'est véritablement pris au jeu de l'hôtellerie. "Lorsque j'ai acheté le
Saint-James, il y a maintenant 21 ans, personne n'en voulait ! La bâtisse était en ruine",
raconte le président d'honneur du groupe Setec (bureau d'études spécialisé dans le
BTP). Et d'ajouter : "Nous n'avons eu de cesse de rénover cet établissement
durant ces 21 dernières années." L'hôtellerie séduit en fait Guy Saias
lorsqu'elle lui permet d'exprimer son savoir-faire au niveau architectural.
Piscine, centre de remise en forme...
Et s'agissant du Clarion Saint-James & Albany, notre homme a été plutôt bien servi.
D'ailleurs, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Rien que depuis 1998, quelque 70 millions
de francs ont été consacrés en autofinancement à la rénovation de l'unité
parisienne. Face à une concurrence acharnée, Guy Saias a décidé une refonte totale de
l'établissement. Nouvelle décoration des chambres, mise en place de la climatisation,
installation d'un câblage RJ 45 et pour la connexion Internet et d'un système Grundig
sur la TV, remise au goût du jour du restaurant, nouveau standard téléphonique,
serrures électroniques, rénovation des halls de réception, informatisation
sophistiquée...
Tout y est passé jusqu'à la création d'un escalier et de toilettes publiques. Restent
maintenant à achever les projets d'une piscine (18 m de long), d'un espace de remise en
forme, le réagencement des cuisines, celui des services communs avec l'ouverture d'un
accès pour le personnel et la bagagerie sur la rue de Rivoli, et la restauration des
salles de réception. Et le tour sera enfin joué ! "Le Clarion Saint-James se
positionnera alors au moins au niveau du Louvre Concorde", indique Gilles
Peillon, directeur de l'hôtel. Et de poursuivre : "Nous aurons comblé notre
dernière faiblesse, espérant figurer à l'avenir au sein du Guide Rouge."
A l'issue de cette 'renaissance', Le Clarion Saint-James table bien sûr sur une
amélioration sensible de son chiffre d'affaires : soit 100 millions de francs contre 70
millions de francs à ce jour.
Ermitage des Loges
D'ici là, Guy Saias n'entend pas se reposer sur ses lauriers. Créateur en 1996 du
Cloître Saint-Louis à Avignon, il compte en effet agrandir la capacité chambres de cet
immeuble du XVIe siècle, décoré par Jean Nouvel. Un programme auquel il faut aussi
adjoindre une piscine, une salle de séminaire et un fitness supplémentaire. Actionnaire
par ailleurs de l'Ermitage des Loges à Saint-Germain-en-Laye (rachat en février 2001
pour environ 30 millions de francs au CDR) avec Gilles Peillon et une tierce personne, il
envisage là aussi quelques travaux au cours des prochains mois.
Sans oublier d'autres "petites choses" en vue sur Paris et en France. Guy
Saias nourrit effectivement de grands espoirs sur le secteur hôtelier haut de gamme. Une
condition lui semble indispensable pour parvenir à ses fins : se faire plaisir en mettant
sa touche personnelle dans chacun de ses projets.zzz36v
C. Cosson
Le Clarion Saint-James & Albany applique
les 35 heures Voilà 1 an que l'hôtel parisien vit l'aventure des 35 heures. Au terme de la mise en place de la réduction du temps de travail, une quarantaine de postes a été créée, en particulier au sein des services commerciaux ainsi qu'en bagagerie, réception et femmes de chambres. Chaque salarié effectue un travail hebdomadaire de 39 heures par semaine. Il bénéficie parallèlement d'une journée de repos supplémentaire tous les 15 jours. |
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L'Hôtellerie n° 2741 Hebdo 25 Octobre 2001