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ÉDITORIAL

LE FAIT DU ROI

Normalement, les hommes et les femmes politiques sont élus pour gérer au mieux les affaires de la collectivité, c'est-à-dire nos affaires. Pour ce faire, ils disposent de sommes considérables, collectées par le Trésor public, auprès de nous... Ils disposent donc, pour gérer nos affaires, de notre argent, tout simplement. Une situation qui doit donner à tous les citoyens un droit de regard sur certaines décisions. Les politiques, bien ou mal élus, il en est toujours suffisamment pour que les premiers des listes soient désignés comme gagnants... même si de moins en moins d'électeurs ne se reconnaissent dans leurs discours, dans leurs promesses, et que de plus en plus souvent, les abstentionnistes tiennent la corde. C'est ce que l'on appelle la démocratie. Mais le système doit-il, pour autant, nous obliger à nous taire quand, pour d'obscures raisons politiques, nos élus prennent des décisions qui vont à l'encontre des intérêts collectifs ? C'est pourtant bien ce qui semble se passer en ce moment du côté de la mairie de Paris ! En décidant de se débarrasser du directeur de l'office de tourisme, que cherchent les élus parisiens ?
Alors que le bilan de celui que l'on apprête à éjecter est remarquable, comment les professionnels parisiens peuvent supporter un tel affront, un tel déni du tourisme dans la capitale ? A l'heure où justement le tourisme parisien est touché par les conséquences du terrorisme international, le moment est-il vraiment le mieux choisi pour couper la tête d'un organisme qui, depuis très longtemps, n'avait jamais si bien marché ? On se débarrasse d'un chef de file qui a su faire l'unanimité auprès des professionnels qui, pourtant, avaient longtemps boudé l'office avant son arrivée pour cause d'inefficacité. Un chef de file qui a su créer une dynamique autour de lui, donner les moyens à la ville de Paris d'avoir une place de choix en matière de commercialisation, d'image, sur le plan international... Un chef de file qui, de toute évidence, en a trop fait, a trop bien fait... Des partenariats avec 450 entreprises ont permis un travail de qualité, des actions communes dont tous se félicitent. Cette décision qui va à l'encontre des intérêts des professionnels du tourisme parisien est d'autant plus choquante que le politique agit en maître de droit divin en imposant de telles mesures. L'office est une association de droit privé pourtant, dont le budget global est de 92 millions de francs. La mairie ne verse que 45 millions de francs à l'OT sur les quelque 140 millions de francs que lui reversent les hôteliers au titre de la taxe de séjour. La CCI participe à hauteur de 7 millions de francs et les entreprises parisiennes investissent 20 millions de francs dans les opérations menées en partenariat avec l'office. Aujourd'hui, les politiques parisiens font preuve d'un réel mépris envers les entreprises, envers le monde économique. D'une manière très claire, ils utilisent à des fins politiques l'office de tourisme, ses moyens, et c'est bien ce qui ne peut être toléré par les hôteliers.
PAF zzz80

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L'Hôtellerie n° 2745 Hebdo 22 Novembre 2001

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