Pour limiter les ruptures de contrats
Depuis septembre, le Var permet aux apprentis de débuter leur contrat en septembre
au lieu de juin. L'objectif est de limiter les ruptures précoces
de contrats d'apprentissage. Si le bilan s'avère positif dans trois ans, le dispositif
pourrait être étendu à tous les centres d'apprentissage.
"Nous avons fait le constat que 45 % des ruptures de contrats d'apprentissage se passaient dans les 2 premiers mois, explique Vincent Sciré, président de la Fédération départementale des syndicats de l'industrie hôtelière du Var, et nous voulions trouver une solution au malaise des apprentis." Rectorat, Région, DDTE et chambre de métiers ont donc pris part à la négociation menée par les organismes professionnels pour aboutir à une signature des contrats d'apprentissage en septembre. Le Var devient département pilote en la matière, pour une expérimentation qui durera 3 ans, et qui pourra être étendue si elle s'avère concluante. Chaque année, ce sont environ 400 jeunes qui entrent en apprentissage en hôtellerie-restauration dans les CFA du Var. "Pour les apprentis, cette rentrée décalée présente deux avantages : ils peuvent partir en vacances comme leurs camarades - et ne se sentent donc pas marginalisés par rapport à leur choix de formation. D'autre part, ils n'arrivent pas dans des entreprises en pleine saison au moment où personne n'a de temps à leur consacrer, ce qui est évidemment très décourageant, argumente Vincent Sciré. Pour les professionnels, la difficulté est identique : accueillir quelqu'un qui ne sait pas travailler au moment où l'on a besoin du maximum d'efficacité, ce n'est pas évident. On n'a pas le temps de s'occuper de ces jeunes, de leur apprendre quoi que ce soit, et finalement, personne n'est satisfait..." Découragement, travail trop pénible, manque d'encadrement, les jeunes confrontés pour la première fois au monde du travail ne sont pas toujours capables de s'adapter à ces difficultés.
L'examen délivré à l'automne
"Nous avons constaté qu'il y a trois phases de rupture des contrats, renchérit Daniel Dorchies, délégué interrégional du Fafih Sud-Est. Dans les toutes premières semaines, en fin de première année pour quelques jeunes qui veulent revoir leur orientation, et enfin, juste après l'examen, sans attendre la fin du contrat d'apprentissage pour être embauché avec un contrat de travail classique dès le mois de juin-juillet. A ce stade, c'est préjudiciable au maître d'apprentissage qui a formé le jeune et se retrouve sans ses compétences pour le début de la saison..." L'inspection académique a donc accepté que l'examen du CAP se déroule en deux phases : les écrits en mai, de façon habituelle, et la partie pratique en septembre. "Cette mesure permet donc de limiter les ruptures de contrats à la fois au début et à la fin du cycle de formation, puisque le diplôme n'est délivré qu'à l'automne", souligne Daniel Dorchies. Reste à convaincre les maîtres d'apprentissage de s'engager dans cette démarche puisque celle-ci est basée sur le volontariat... Pour l'année 2001-2002, seule une cinquantaine de contrats a été signée début septembre, et tous n'entrent pas forcément dans le cadre de l'expérimentation... "Il ne faut pas oublier que 80 % des chefs étoilés viennent de l'apprentissage, remarque Vincent Sciré. C'est donc un excellent moyen de formation, qu'il faut à la fois préserver et adapter. Décaler la rentrée va dans le sens d'une meilleure formation, tout comme la charte qualité apprentissage que nous mettons en place." zzz68p
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L'Hôtellerie n° 2747 Hebdo 6 Décembre 2001