ENTREPRISE
Sous les projecteurs
Le Sébastopol investit à Lille (59)
Pari sur le rendez-vous européen
Le fonds payé, l'outil de travail au point, Jean-Luc Germond et son
associé ont investi dans la décoration du Sébastopol avec le concours en budget limité
de Michelle Halard.
Jean-Luc Germond, ancien second de
Patrick Bardot alors au Flambard de Lille, a repris l'ancienne adresse lilloise de
Ghislaine Arabian, à présent le Sébastopol depuis 8 ans, associé à 50/50 avec le Dr
Gérard Gozet, médecin passionné de gastronomie, ancien voisin et client de Bardot. Ce
successeur de deux doubles étoilés a su conquérir une clientèle régionale,
britannique et belge, voire européenne au sens le plus large qui assure la solidité de
l'affaire. Il a aussi séduit le GaultMillau (16/20), mais s'avoue déçu de ne pas
encore avoir gagné son premier macaron. Un effort de décoration y aidera-t-il ? Jean-Luc
Germond a fait appel au conseil de Michelle Halard pour traiter dans un premier temps
l'entrée et la salle de restaurant principale. "Ce qui est intéressant dans mon
métier, c'est de réussir au milieu des contraintes. Mon métier est aussi de faire
gagner de l'argent à mes clients", affirme Michelle Halard, déjà conseil de
Gagnaire à Paris et de l'Alexandrin à Lyon. En attendant de savoir s'il a gagné de
l'argent, Jean-Luc Germond a dépensé 69 000 e dans cette première tranche, devis et
délais tenus, le tout réalisé pendant la fermeture d'août. Le carrelage était le
point de départ, dans des tons grèges et rosés. On retrouve cette ligne de couleurs
dans la tapisserie à larges rayures et dans les lourds rideaux de soie damassée. Ce sont
sans doute ces rideaux à fleurs bronze-doré sur un fond entre grenat et fruits rouges
qui apportent la note de luxe dans un ensemble chic mais sans ostentation. Deux toiles
jumelles de Rose Holzer semées d'abeilles dorées marquent le mur face à la rangée de
fenêtres. Michelle Halard a particulièrement soigné l'acoustique et la lumière. Des
accessoires bien à elle ajoutent une réponse au décor des murs sur la table, mais le
contrat ne prévoyait pas le renouvellement de la vaisselle.
La prochaine étape concernera l'étage avec ses salons, qui comptent pour 50 % du chiffre
d'affaires. Le Sébastopol a en particulier développé une clientèle de rendez-vous
européens d'affaires, exploitant avec d'autres la situation carrefour de Lille entre TGV
Eurostar et Thalys. Malgré un mix clientèle assez large et international, tourisme et
gastronomie à 2 heures de voyage le week-end, grandes affaires le soir, professionnelles
et régionales le midi, Jean-Luc Germond reste prudent. Le ticket moyen restera très
surveillé. Et l'artiste au fourneau, instruit par l'expérience et des années de vaches
maigres avant la reprise, part toujours d'un prix de revient final imposé pour réaliser
ses nouvelles cartes.
Il se sent prêt à faire face à une période conjoncturelle de nouveau moins rose, mais
aimerait de nouvelles initiatives intéressantes de la la part de la ville de Lille.
L'exposition Goya à l'occasion de la réouverture du musée des Beaux-Arts a permis une
hausse du chiffre d'affaires de 30 % pendant trois mois et demi. Exemple à suivre.
A. Simoneau zzz22v zzz40
CA : 4,75 MF (soit 725 000 e)
Capacité : 50 couverts (les salons à l'étage doublent presque la capacité et
doublent les ventes)
TM : 430 F environ (soit 65,5 e)
Menus : entre 25,15 et 40,40 e
Effectif : 8 personnes |
Jean-Luc Germond, après avoir payé son fonds et refait sa cuisine, s'attaque à
la décoration.
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L'Hôtellerie n° 2747 Hebdo 6 Décembre 2001